Comment centralisez-vous les demandes des entreprises ?
J-L. C : Nous avons mis en place un numéro d’urgence : 04 91 39 34 79, un mail : urgencecovid19@ccimp.com et une une page d’information mise à jour en temps réel sur notre site. Rien que sur la journée de lundi 16 mars, nous avons traité 848 demandes d’entreprises dans la journée et on a pu donner une réponse adaptée à 800 d’entre elles. Depuis l’annonce du confinement par le président de la République, on a énormément de demandes sur la poursuite d’activité. Beaucoup d’entrepreneurs et artisans du bâtiment, par exemple, veulent savoir si ils peuvent toujours intervenir chez les clients. On attend toujours les décrets pour connaître les détails exacts pour chaque métier. Pour moi, il s’agit de réponses de bon sens à leur donner. Difficile d’interdire un réparateur ascenseur ou un serrurier d’intervenir, c’est d’une importance vitale pour les habitants qui, eux, sont confinés dans leurs logements.
Nous avons vu beaucoup d’usines automobiles notamment fermer leurs portes dans toute la France. Certains industriels vont-ils aussi s’arrêter dans le département ?
La plupart des grandes usines du territoire sont considérées comme des sites stratégiques par l’Etat.
Jean-Luc Chauvin
J-L. C : La plupart des grandes usines du territoire sont considérées comme des sites stratégiques par l’Etat. Seul Airbus a annoncé une suspension de la fabrication pendant quatre jours qui concerne Marignane. Pour les autres, les industries pétrochimiques de l’Etang de Berre notamment vont continuer à tourner car elles sont vitales pour la nation. Elles vont simplement adapter les conditions de travail des salariés en mettant en place un plan de continuation de l’activité avec des règles strictes pour protéger la santé de leurs salariés. Même chose pour les transporteurs, les opérateurs logistiques et le port de Marseille-Fos qui doivent continuer à travailler pour assurer l’approvisionnement des biens et marchandises.
Vous même à la Chambre de commerce, quelles dispositions ont été prises pour protéger les salariés et le public ?
J-L. C : Nous avons fermé la plupart de nos sites. Les évènements et réunions prévus sont tous annulés jusqu’au 31 mars au moins. Aujourd’hui, seul le Palais de la Bourse reste ouvert au public. Nous incitons cependant fortement les entreprises à privilégier les contacts téléphoniques et les échanges par mail. Environ 80% de nos effectifs sont désormais en télétravail.
Quelle est la prochaine étape dans la lutte pour la survie des entreprises face à cette crise ?
J-L. C : On va devoir accompagner les entreprises au fur et à mesure que les décrets sont publiés pour leur expliquer la marche à suivre. Nous sommes probablement au même niveau que la crise de 1929 qui se limitait à l’époque aux Etats-Unis mais qui s’est étendue à toute la planète aujourd’hui car l’économie est bien plus mondialisée. On vit une guerre sanitaire et économique qui se répand très vite. Pour protéger nos entreprises, il faut trouver des réponses presque individuelles, quasiment du cas par cas et c’est là que la CCI AMP trouve tout son rôle au niveau local. On doit trouver le juste milieu entre le confinement pour limiter la propagation du virus et conserver un minimum d’activité pour assurer la pérennité de notre économie.