Trois mois après la présentation du plan Marseille en grand, le Premier Ministre confirme le soutien de l’Etat pour la deuxième ville de France et sa Métropole. Après l’hôpital la veille puis les écoles le matin, Jean Castex s’est rendu mardi 14 décembre à la tour la Marseillaise, siège administratif de la Métropole, pour signer la convention sur les transports avec Martine Vassal. « Un moment historique car la Métropole a été créée à l’origine pour construire un vrai réseau de transports », se félicite la présidente de la Métropole Aix-Marseille. Ce texte acte la création du groupement d’intérêt public (GIP), l’établissement qui pilotera les projets mobilités du territoire. Historique aussi par l’ampleur de l’aide du gouvernement : un milliard d’euros.
J’accueille @JeanCastex à @ampmetropole pour la signature de la convention transports. Je suis heureuse que le @gouvernementFR ait entendu l’appel que je lance depuis de nombreuses années.
— Martine VASSAL (@MartineVassal) December 14, 2021
La #mobilité est LA priorité de notre territoire ! pic.twitter.com/OC7Iz8VKxf
Martine Vassal à la tête du GIP Transports
Pour être précis, la date de naissance officielle du GIP transports est fixée au 1er janvier 2022. « Mais les statuts sont prêts et sa mise en place imminente », indique Jean Castex. Cette structure sera constituée autour de deux actionnaires : l’Etat (51%) et la Métropole (49%). Mais la Métropole conserve la maitrise d’ouvrage des projets et « J’en assumerai la présidence », annonce Martine Vassal. Pour impliquer les autres acteurs du territoire, l’assemblée générale du GIP accueillera des représentants de la Région, du Département et de chaque commune impliquée par les projets financés (Marseille, Aubagne, Miramas, Istres, Aix et Martigues). Les représentants du monde économique (CCI, UPE, CPME) et les associations d’usagers y siègeront également. Au départ, le GIP devait servir de véhicule financier pour supporter la dette éventuelle créé par des emprunts. « Mais ce sera surtout un outil de contrôle, explique Martine Vassal. Il permettra de tenir au courant l’ensemble des partenaires des avancées et des éventuels blocages ».
Un milliard pour le métro, l’extension du tramway et des bus à haut niveau de service
Face aux élus métropolitains et marseillais, Jean Castex précise la nature de l’enveloppe : 256 millions d’euros en subventions et 744 millions d’euros en avances remboursables. Cet argent sera versé au budget annexe transports de la Métropole pour financer une première liste de dix projets. La plus grosse part ira comme prévu payer l’automatisation du métro dont le coût est évalué à 500 millions d’euros. « Un chantier indispensable sinon il ne fonctionnera plus dans quelques années », prévient Martine Vassal. Ensuite, l’extension de la ligne de tramway n°3 vers le métro Gèze et l’hôpital Sainte-Marguerite au Sud dont les travaux ont commencé doit être prête pour 2023. Le Val’tram entre Aubagne et la Bouilladisse intègre également la liste des premiers projets financés. Enfin, cinq lignes de BHNS à Marseille, Aix, Aubagne, Istres et Miramas complètent le tableau.
L’Etat conditionne les subventions au désenclavement des quartiers nord
Dans son discours, Jean Castex rappelle la volonté du président de la République : « priorité à la desserte des quartiers nord ». Aussi, le gouvernement insiste sur ce point en l’inscrivant noir sur blanc dans le protocole : « L’Etat affirme son intention de conditionner le versement de ses subventions à l’engagement ferme de la métropole de réaliser la desserte des quartiers nord », peut-on lire dans le texte. Et de mentionner deux projets à mener à bien : le tramway de la Belle de Mai et l’extension du T3 jusqu’à la cité de La Castellane. Une précision dont se félicite le maire de Marseille Benoît Payan : « C’était une demande de la Ville et je remercie l’Etat de l’avoir entendue », explique-t-il à Gomet’. Pour autant, il faudra attendre encore un peu pour voir sortir ces nouveaux rails de tramway. La Métropole évoque la date de 2026.
La Métropole lance des études pour un tramway entre National et le Merlan
Martine Vassal se félicite d’avoir lancé les pré-études du tramway entre National et la Belle de Mai en 2019 : « Cela va nous permettre d’avancer assez vite », assure-t-elle. Mais la mairie de Marseille souhaite pour sa part aller plus loin en prolongeant le tracé vers le quartier du Merlan « qui apportera véritablement un plus pour les quartiers Nord », souligne l’adjointe à la mobilité de la Ville Audrey Gatian. Pour cette extension, il faudra donc attendre encore un peu plus car « de nouvelles études doivent être lancées », précise la Présidente de la Métropole. Aussi, elle ne devra pas voir le jour avant 2029. De l’autre côté, la ligne de tramway vers les Catalans est toujours programmée dans le plan de déplacement urbain et pourrait même être mis en service avant celui de la Belle de Mai : « C’est normal car les études sont plus avancées », justifie un membre du cabinet de la présidente de la Métropole.
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