« Maintenant, on peut accélérer », se réjouit Audrey Gatian. Aux côtés d’Anthony Krehmeier, maire des 2e-3e arrondissements, l’adjointe marseillaise aux mobilités réaffirme les priorités de la mairie pour désenclaver les quartiers Nord, un souhait présidentiel. La Métropole Aix-Marseille Provence, jusqu’à l’annonce du plan Marseille en grand par le chef de l’État à Marseille en septembre dernier, optait plutôt pour une desserte des Catalans. « Je peux très bien arrêter le tramway des Catalans demain matin si (Benoît Payan) me le demande, car le projet n’est pas encore trop engagé », expliquait Martine Vassal fin octobre dans un entretien accordé à Gomet’. Le milliard promis par Emmanuel Macron – et acquis en partie avec un premier chèque de 256 millions – semble donc rapprocher les positions.
Afin de « rattraper un retard accumulé sur plusieurs décennies », pour reprendre les mots d’Audrey Gatian, la mairie dégage deux axes de tramway prioritaires. D’abord la bifurcation du T2 vers la Belle-de-Mai (3e) jusqu’au quartier du Merlan (14e). Un tracé de 4,7 kilomètres estimé à 250 millions par les services de la Métropole – contre 76 millions pour le projet d’origine vers les Catalans. Cet axe pourrait voir le jour d’ici quelques années, et ainsi desservir plus de 120 000 personnes. « Les études de faisabilité (de la Métropole) sont presque terminées, indique l’adjointe aux Transports de la Ville, mais nous n’avons pas encore de calendrier précis ». Audrey Gatian espère toutefois une mise en service de cette extension avant 2030, « pourquoi pas 2026 ? ». La mairie assure travailler sur ce dossier en liens étroits avec la Métropole et la Préfecture des Bouches-du-Rhône.
Le boulevard de Plombières est une frontière invisible entre quartiers Nord et centre-ville (…) il faut reconnecter les 14e et 3e arrondissements.
Anthony Krehmeier
Autre chantier prioritaire pour la mairie, celui du prolongement du T3 vers la cité de la Castellane (15e) et jusqu’à l’hôpital Nord. L’extension de cette ligne vers le Sud est déjà engagée. Reste à savoir si la Métropole est en accord avec l’intégralité des deux tracés proposés par la municipalité. Contacté par la rédaction, le vice-président métropolitain aux transports, Henri Pons, n’a pas répondu à nos appels. Selon Audrey Gatian, le maire LR d’Eyguières aurait bien donné son feu vert à la mairie pour remplacer l’extension prévue du T2 vers les Catalans, par un tracé en direction de la Belle-de-Mai.
Mais Martine Vassal, dans l’entretien accordé à Gomet’ (volet transports), n’évoquait pas, dans la liste des projets prioritaires soumis au financement de l’État, les lignes de tram soutenues par la mairie. Pour la présidente de la Métropole, cette liste« comprend donc le renouvellement et l’automatisation de l’ensemble des rames de métro de Marseille, le prolongement de la ligne T3 du tramway vers la Gaye au Sud et vers Gèze au Nord et la création de cinq nouvelles lignes de bus à haut niveau de service à Marseille (BHNS 4 entre la Fourragère et Gèze), Martigues, Aix, Istres et Miramas ».
Le GIP (groupement d’intérêt public) censé recevoir les quelques 750 millions d’euros restants sous la forme d’avances remboursables, devrait être constitué dans les prochaines semaines. La mairie répond à la main tendue de Martine Vassal sur la gouvernance. Marseille souhaite bien être représentée dans un comité consultatif. Le conseil d’administration sera quant à lui partagé entre la Métropole et l’État.
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