C’est à l’Arena d’Aix-en-Provence que Jean-Claude Gaudin, le président de la Métropole Aix-Marseille Provence, a choisi de formuler ses voeux aux agents pour l’année 2018. Un choix stratégique, pour faire passer quelques messages.
Alors que Maryse Joissains a réitéré son souhait de quitter la Métropole Aix-Marseille Provence (AMP) à l’occasion du vote du budget en décembre 2017, c’est à l’Aréna d’Aix-en-Provence, jeudi 18 janvier, que le président de la Métropole AMP a formulé ses vœux aux 7 200 agents. A ses côtés, Martine Vassal, première vice-présidente de la Métropole et candidate à la succession de Jean-Claude Gaudin en 2020, ou encore Jean Montagnac, président du conseil de territoire Marseille-Provence.
A l’occasion de son discours, Jean-Claude Gaudin a tenu à rappeler à Maryse Joissains, absente, mais excusée, et aux Aixois, que la Métropole est celle de tous et qu’il « serait temps de sortir des clichés et de s’ouvrir aux qualités des autres et pas seulement de dresser des murs imaginaires contre leurs défauts supposés ».
« L’Aréna est l’une des premières réalisations métropolitaines. C’est le territoire du Pays d’Aix qui a initié le projet et c’est lui qui le gère par délégation du conseil de Métropole », a concédé le président d’AMP. La maire d’Aix s’est excusée de son absence ce jour-ci en raison d’une autre « opération sur sa commune». Une absence remarquée qui n’a pas manqué de soulever quelques interrogations. Faut-il y voir un refus d’accueillir Jean-Claude Gaudin ? A l’attention des « métropolophobes » qui se méfient de l’ampleur d’AMP, celui-ci se veut rassurant : « Il n’y aura pas de perdant dans la Métropole, tous les territoires auront leurs avantages. »
Puis, il est revenu sur le vote du budget 2018, avec en toile de fond et sans la nommer, la destitution de la délégation au numérique de Gérard Bramoullé, bras droit de la maire d’Aix, pour laquelle Maryse Joissains s’est dite indignée. Le président de la Métropole annonce qu’il ne veut pas « polémiquer » mais il tient à le rappeler : « Le budget est économiquement équilibré, territorialement équitable et réglementairement conforme. »
Aix dispose de davantage de crédits d’investissements
Il insiste sur la place du Pays d’Aix dans le budget de la Métropole : « Le budget d’investissement du Pays d’Aix est de 146 millions d’euros pour moins de 400 000 habitants, tandis que celui de Marseille-Provence est de 166 millions pour plus d’1 million d’habitants. C’est-à-dire plus du double en euros par habitant pour le Pays d’Aix. » Jean-Claude Gaudin énonce aussi que la moitié des investissements transports de la Métropole est fléchée vers le BHNS aixois : 42 millions d’euros sur 86.
Peu après, Jean-Claude Gaudin courbe l’échine : « Je sais qu’il faudrait faire plus, plus vite, j’entends les critiques. Mais parfois je fais face à des attaques injustes. En quelques mois, difficile d’unir six territoires et 92 communes. » Il attaque ensuite par une pique politique attendue : « Je ne comprends pas qu’on soit devenu amnésique des « dérivations de flux financiers » (je parle par euphémisme) qui sont intervenus avant 2016 au détriment de la future Métropole, ainsi que des transferts non compensés et projets non financés qui ont été délicatement déposés dans la corbeille de la fusion des anciens EPCI. » Il appelle ainsi les acteurs des territoires à rallier la Métropole avec plus de cœur… et d’argent : « Il relève maintenant de la responsabilité collective des élus d’en tirer les conclusions qui s’imposent pour remettre les flux de ressources intercommunales au service de l’intérêt métropolitain, en faisant preuve d’autant d’ingéniosité financière que celle qui a prévalu avant 2016. »
L’harmonisation du temps de travail hérisse les agents
Lors de son discours, le président de la Métropole a également passé en revue les avantages sociaux des agents : tickets restaurants à valeur maximale, comité d’action sociale étendu, participation à la mutuelle et… harmonisation des temps de travail. Ce dernier point a suscité une vive réaction de la part des agents dans la salle, qui ont longuement sifflé Jean-Claude Gaudin, exprimant leur désaccord. « C’est la loi ! » hausse la voix le président. Une loi qui prévoit un minimum de 1607 heures de travail annuelles dans la fonction publique. Au dernier conseil municipal d’Aix-en-Provence, l’intersyndicale avait déjà fait irruption pour dénoncer les conditions soudaines de son application. « Nous qui portons des écharpes tricolores, nous devons appliquer les lois, même si nous ne les avons pas votées. »