Nous poursuivons aujourd’hui notre série d’entretiens avec des dirigeants d’agences de communication. Johanna Mistretta co-dirige l’agence Velours Menthe lancée en novembre dernier avec Morwenna Héré Le Denn et Caroline Giry.
Quelle est la situation (organisation et activité) de votre agence après cette période de confinement ?
Johanna Mistretta : Pour resituer un peu le contexte dans lequel nous sommes, Velours Menthe a été créée en novembre 2019. Nous sommes donc une jeune agence de communication, qui à peine lancée a dû relever un défi de taille et faire face à cette crise sans précédent. Lorsque nous sommes entrées en confinement, nous travaillions activement sur notre développement commercial et les différentes actions que nous avions commencé à mettre en place (rencontre des différents réseaux d’entreprises du territoire…) ont été stoppées.
Notre niveau d’activité a lui aussi été impacté et on ressent en effet un certain ralentissement. Nous avions notamment des missions de relations presse prévues pour la promotion d’événements. Les événements ayant été annulés, nos missions ont alors été reportées. Idem pour une partie de notre activité de création graphique qui consiste à accompagner nos clients dans la préparation de leurs salons professionnels, et la création de leurs supports commerciaux, là encore tout a été stoppé du jour au lendemain.
Heureusement que notre activité ne repose pas uniquement sur l’événementiel et que nous arrivons à maintenir une partie de nos prestations sans difficultés particulières. Nous avons l’habitude de travailler à distance avec nos clients les plus éloignés de Marseille, et sommes depuis longtemps des adeptes de la visio-conférence. De ce point de vue pas trop de nouveauté pour nous, si ce n’est que nous l’appliquons désormais avec l’ensemble de nos contacts.
Avez-vous pris des initiatives ou mesures particulières pendant la période ?
Johanna Mistretta : De par la nature de notre activité, nous n’avons pas eu à prendre de mesures particulières d’un point de vue organisationnel. Nous sommes déjà capables de travailler de manière nomade et à distance, nous avons juste continué à appliquer ces bonnes pratiques. La seule véritable mesure que nous ayons dû mettre en place concerne notre développement commercial, qui lui se voit complètement bouleversé.
Le contact avec les prospects et clients pour discuter de leur problématique est essentiel
Johanna Mistretta
Nous avons donc décidé d’axer nos prises de contacts via les réseaux sociaux, que nous utilisions déjà et qui se sont révélés d’autant plus utiles. C’est un moyen pour nous de continuer à prendre des contacts mais nous ressentons déjà que seul, cet outil a des limites. Nous travaillons dans un secteur où le contact avec les prospects et clients pour discuter de leur problématique est essentiel. Nous avons aussi pris conscience de la nécessité de nous équiper dès maintenant (et même si nous sommes une petite structure) en outils de prospection plus pointus qui nous permettraient de mieux cibler et identifier nos prospects, de gagner en réactivité et de faire des suivis de projets plus complets.
Avez-vous des premiers résultats ?
Johanna Mistretta : Pour le moment nous n’avons pas assez de recul pour mesurer l’impact de ces mesures, mais nous espérons que ces actions apporteront des premiers résultats positifs dans les prochains mois.
Quels conseils donneriez-vous aux annonceurs dans leur communication de crise et après la crise ?
Johanna Mistretta : Au-delà de la nécessité de poursuivre leur communication pendant la crise (avec ses équipes, ses clients et prospects ou encore ses partenaires) et d’anticiper les besoins de sortie de crise, nous avons avant tout conseillé à nos clients de mettre en place une communication qui a du sens. Ce confinement a été pour beaucoup une période de réflexion et de prise de conscience notamment sur l’importance de repenser nos pratiques sanitaires et environnementales, sur l’intérêt de penser local ou de limiter les transports, pour envisager demain différemment. Car il est évident que les habitudes de consommation sont en train d’évoluer. On voit que certaines initiatives mises en place pendant la crise vont se pérenniser car elles font leur preuve. Ainsi, au-delà des enjeux de communication on voit qu’il s’agit de repenser sa stratégie.
Il nous parait important d’éviter absolument le greenwashing
Johanna Mistretta
Il nous parait important d’éviter absolument le greenwashing et plutôt d’expliquer en toute transparence la contribution positive de son activité. Nous avons une forte expérience dans la communication institutionnelle et RSE. Il s’agit d’une thématique qui nous est chère et qui en ce contexte de crise sanitaire nous parait plus que jamais décisive.
Quelle est désormais la feuille de route de votre agence ?
Johanna Mistretta : Nous n’avons pas de nouveaux objectifs particuliers. Nous allons enfin pouvoir mettre en œuvre toutes nos actions de développement commercial, qui reste notre priorité. Nous avions déjà la volonté de nous adresser à des entreprises du territoire en priorité, et d’accompagner les entreprises innovantes, éthiques et engagées ou qui œuvrent pour l’intérêt collectif. Cette approche nous semble plus que jamais pertinente et d’actualité.
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