Construire un capitalisme progressif, l’ambition d’une vie
A 75 ans passés, Joseph Stiglitz sait que l’avenir réside dans ces jeunes gens assis autour de lui, eux qui boivent littéralement ses paroles. « Mon espoir repose sur la jeunesse, lâche-t-il ainsi, notamment en ce qui concerne le changement climatique ». A celle-ci, il lègue cette vision d’un « capitalisme progressif » qu’il a construit tout au long d’une riche carrière passée dans les laboratoires de recherche, mais également à conseiller les puissants. Il fut en effet un conseiller économique de Bill Clinton de 1995 à 1997, avant de devenir vice-président de la Banque mondiale de 1997 à 2000.
« Réécrire les règles du jeu, favoriser les dépenses publiques, mettre en place un système fiscal plus juste et permettre l’accès à une vie décente pour chacun », voilà les quatre piliers de son capitalisme progressif. Un combat incarné par la lutte acharnée menée par Joseph Stiglitz contre l’école de Chicago, ce courant de pensée économique ultralibéral dont l’influence fut et continue d’être si grande au pays de l’oncle Sam. «
Il semble que les patrons me donnent finalement raison » déclare néanmoins le célèbre conférencier devant son auditoire marseillais, en référence à la signature en août d’une lettre appelant le secteur privé à plus de responsabilité sociale par Business Roundtable, un lobby de grands patrons américains. De quoi réjouir le prix Nobel d’économie, après tant et tant d’efforts.