GRTgaz a récemment signé un protocole d’accord avec la DLVA -Durance-Luberon-Verdon Agglomération- qui prévoit l’utilisation de 1500 hectares de panneaux solaires pour produire de l’hydrogène. « Soit l’équivalent de la puissance d’une centrale nucléaire de taille moyenne », affirme Georges Seimandi, délégué territorial Rhône-Méditerranée de GRTgaz. Rien n’est encore décidé quant à qui installera les panneaux et quel sera le modèle financier.
« Il faut bannir cette idée de concurrence entre les nouvelles énergies »
Le pétrole c’est -bientôt- terminé. Mais lors de ces journées de l’hydrogène il n’est pas question d’opposer les nouvelles énergies : chacune a sa place dans le nouveau mix énergétique. « Il faut bannir cette idée de concurrence entre les énergies. On nous a mangé la tête avec le pétrole pendant des années. Maintenant il faut arrêter d’être dans une défense dogmatique de l’environnement et devenir pragmatique. On ne peut plus polluer comme ça », observe Martine Vassal.
Un constat partagé par les professionnels du secteur. L’hydrogène peut être utilisé dans un moteur thermique au prix d’un rendement de seulement 20%. « Le moteur thermique c’est fini. Les nouvelles alternatives nous obligent à être efficaces et performants. Si on perd un tanker, c’est pas grave. Le pétrole il suffit de se baisser pour en trouver et il n’est vraiment pas cher. L’hydrogène est plus compliqué à produire et plus cher -jusqu’à six fois plus que l’électricité- mais il permet de produire localement et permet de faire ce qu’une batterie ne peut pas faire », explique Pierre Lombard directeur commercial de McPhy. En d’autres mots, c’est inutile et très coûteux d’installer d’énormes batteries sur des trains ou des bus pour faire de l’électrique : il vaut mieux privilégier l’hydrogène, plus facile à stocker.
McPhy est une PME française siégeant dans la Drôme et qui emploie une centaine d’employés. Elle conçoit et fabrique des électrolyses de taille industrielle. « Un bus peut être rechargé en 12 à 15 minutes et on va pouvoir descendre encore plus bas », affirme le directeur commercial de McPhy. Lui aussi refuse d’opposer l’électrique à l’hydrogène : « la révolution de l’électrique était nécessaire à la démocratisation de l’hydrogène ».