« Planter les petites graines qui font germer l’esprit d’entreprendre » : tel était l’objectif du premier forum dédié à l’entrepreneuriat étudiant organisé ce mardi 4 octobre sur le campus Schuman, explique Fabienne Chameroy, vice-doyenne chargée des relations avec les entreprises au sein de la faculté d’économie et de gestion. Dans le hall de la faculté de droit, les stands des partenaires de l’événement ont pris place afin de renseigner au mieux les élèves intéressés : parmi les structures présentes, le pôle Pépite Provence, qui travaille étroitement avec l’université, mais aussi l’incubateur Belle de mai, la Chambre des métiers et de l’artisanat, thecamp … « L’entrepreneuriat ? Pourquoi pas, je ne me suis jamais posé la question, mais il est vrai qu’on ne nous en parle pas beaucoup en cours. Ce genre d’initiative peut permettre de développer des idées », reconnait Lila, étudiante en droit qui flâne avec curiosité sur les stands à la sortie de l’amphi.
Une sensibilisation à l’entrepreneuriat dès la L1
Ce premier forum est une étape dans la stratégie de la faculté d’économie et de gestion, qui souhaite encourager les jeunes à entreprendre davantage. Depuis 2008 déjà, la faculté d’économie et de gestion propose ainsi un master 2 « Création d’entreprise », et a étayé son offre de formations au fil des ans : un diplôme universitaire « Devenir entrepreneur » depuis 2014 et une licence professionnelle « Création et reprise d’entreprise » qui sera effective à la rentrée 2023. Les cours dispensés au sein de ces formations mettent l’accent sur la pratique, en plus de bases théoriques indispensables.
Par ailleurs, un espace de coworking destiné aux aspirants entrepreneurs a été installé à l’intérieur du Kube, à Schuman, pour permettre aux étudiants de travailler leur projet. Mais Aix-Marseille Université veut insuffler l’esprit d’entreprise encore plus tôt, dès l’entrée en fac : « Nous sensibilisons les étudiants à l’entrepreneuriat dès la L1, puis l’idée fait son chemin et peut éclore en L3 voire en master », poursuit Fabienne Chameroy.
« Être entrepreneur, cela s’apprend ! C’est un savoir-faire et un savoir être. Bien sûr il y a une base d’enseignements théoriques en économie, mais également des compétences qu’il faut enseigner », renchérit Gilbert Bougi, enseignant et responsable du master « Création d’entreprise. » Parmi les qualités enseignées, l’art du « pitch », cette faculté à résumer en un laps de temps limité son projet entrepreneurial. Un art qui requiert éloquence et esprit synthétique, et auquel les étudiants ont pu s’essayer lors du forum ce mardi 4 octobre à l’occasion d’un concours.
« L’envie d’entreprendre m’est venue très tôt, dès la L2. Les professeurs sont inspirants. Puis l’ambiance sur le campus aussi, l’incitation à la création, ça m’a convaincu ! », témoigne Heiston, étudiant en master 2 « Création d’entreprise. » Tout ce processus a réussi à de nombreux étudiants, comme Kenny Truong : ancien étudiants du M2 et passionné de musique techno, il a aujourd’hui fondé son propre label intitulé KE:TR et produit sa propre musique. Un projet sur mesure pour Kenny, qui est aujourd’hui conseiller en création d’entreprise au sein de la Chambre des métiers et d’industrie. « Souvent, il n’est pas juste question de talent, il est surtout question de savoir se vendre », témoigne-t-il aujourd’hui.
« Passer à 300 étudiants entrepreneurs d’ici 2025 »
Développer un projet d’entreprise durant ses études, ce n’est pas un phénomène nouveau. C’est pourquoi l’Etat a instauré le statut national d’étudiant entrepreneur. Ce statut permet entre autres d’obtenir des aménagements de l’emploi du temps et de bénéficier d’un pôle d’accompagnement, en l’occurrence Pépite Provence. Un statut qui a porté ses fruits au sein d’Aix-Marseille Université : en 2021, 85 entreprises ont ainsi vu le jour, dont une soixantaine encore existantes aujourd’hui. Aix-Marseille Université souhaite accroître ces effectifs : « Nous voulons passer à 300 étudiants entrepreneurs d’ici 2025. C’est un chiffre tout à fait réaliste par rapport au 120 000 étudiants de l’université et au reste des autres pôle Pépite », affirme ainsi Romain Laffont, vice-président en charge des partenariat avec le monde socio-économique, par ailleurs président de Pépite Provence, pôle qui accompagne spécifiquement les jeunes au statut d’étudiant entrepreneur.
Afin d’atteindre cet objectif, l’université entend booster sa communication dans toutes ses composantes – pas uniquement en faculté d’économie. Elle a ainsi mis en place depuis 2021 des référents entrepreneuriat dans chaque faculté chargés d’organiser des événements et de sensibiliser les étudiants. Autre aide à disposition des étudiants mise en place par l’Etat : le capital jeunes créateurs, annoncé par Emmanuel Macron lors de sa venue à Marseille en septembre 2021.
En revanche, tous ces dispositifs et incitation ne sont pas garants de tous les projets entrepris. Mais pour Fabienne Chameroy, l’échec fait entièrement partie de l’apprentissage : « L’échec n’est pas assez valorisé dans notre société, alors qui permet de retirer des enseignements essentiels. Quoiqu’il arrive, l’étudiant aura intégré des compétences qu’il pourra mettre à profit en entreprise. Cela leur permet aussi d’acquérir davantage d’autonomie » La vice-doyenne encourage vivement les jeunes à sauter le pas pendant leurs études : « Le statut étudiant entrepreneur offre une sécurité et permet de bénéficier d’aides financières. C’est le moment ou jamais ! »
Document source : la plaquette de formation à l’entrepreneuriat de la faculté d’économie et de gestion
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