La Fédération française des usagers de la Bicyclette (Fub) salue le rapport d’Emmanuel Barbe dans le cadre de sa mission « contre les violences, protéger tous les usagers de la route ». Le rapport fait suite au meurtre de Paul Varry, cycliste tué à Paris en octobre 2024, dans un contexte de tensions croissantes entre usagers de la route. Remis le 28 avril à Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports, le document prône un meilleur partage de la voie publique, fondé sur la compréhension mutuelle, l’apprentissage des réglementations, l’aménagement adapté, ou encore la cohabitation pacifique.
L’occasion pour Emmanuel Barbe, magistrat et haut fonctionnaire, délégué interministériel à la sécurité routière … via 40 recommandations dont 18 prioritaires, d’insister sur l’idée de former une culture commune de la mobilité douce, sans opposer les modes de transport entre eux.
Le vélo : la clé vers la mobilité douce et durable
Le rapport met en lumière la place croissante du vélo en ville, ainsi que les bénéfices qu’il apporte en termes « de pouvoir d’achat, de santé publique et de transition écologique ». En effet, le vélo connaît une forte progression depuis le Covid (+37 % entre 2019 et 2023), mais cette « demande sociale » est ralentie par des « infrastructures insuffisantes en quantité et en qualité » souligne Emmanuel Barbe.
Pour lutter contre ce phénomène, Emmanuel Barbe formule plusieurs recommandations dans son rapport :
- Promouvoir le « savoir rouler à vélo » dès l’enfance, l’évaluer, et le généraliser.
- Rendre les formations vélo accessibles via le Compte Personnel de Formation (CPF).
- Imposer la création de pistes cyclables en cas de rénovation ou création de voies.
- Harmoniser la signalisation des pistes : couleur unique des pistes, marquage clair des double-sens, etc.
- Encourager une communication positive sur le vélo : efficacité, plaisir, santé.
Changer le nom du « Code de la route » en « Code de la voie publique »
Selon Emmanuel Barbe, les véhicules motorisés représentent une « dangerosité supplémentaire », dès lors que l’automobile contribue à « des comportements violents et à des perceptions erronées des risques » observe de son côté la FUB qui rappelle « la nécessité de repenser la place de l’automobile dans l’espace public dans les métropoles comme les centres-bourgs ».
C’est pourquoi dans son rapport, Emmanuel Barbe propose certaines normes et exigences dans l’objectif d’assurer une plus grande sécurité pour les cyclistes de France. Selon lui, cela passe tout d’abord par une connaissance des règles routières ainsi qu’une reconnaissance plus large des mobilités douces. Il en découle ainsi plusieurs recommandations, à savoir : changer le nom du « Code de la route » en « Code de la voie publique » afin d’inclure tous les usagers, intégrer davantage les mobilités douces dans le permis de conduire (code et pratique), mais aussi modifier la représentation de l’espace public dans la publicité automobile (inclure cyclistes, piétons).
De plus, dans un contexte où cyclistes et usagers d’EDPM (Engins de déplacement personnel motorisés) figurent parmi les plus accidentés (après les deux-roues motorisés), Emmanuel Barbe estime que des mesures plus concrètes s’imposent. Il propose par exemple d’imposer un dépassement élargi des cyclistes par les voitures (comme en Espagne), d’agrandir les panneaux M12 (feu rouge franchissable à vélo) pour plus de clarté, ou encore de généraliser les zones 30 dans les agglomérations.
Des mesures concrètes pour faire changer les comportements
D’autre part, Emmanuel Barbe insiste sur plusieurs mesures pouvant « contribuer à réduire les comportements dangereux et améliorer la sécurité de tous et toutes sur la route ».
Parmi elles, on retrouve notamment : la vidéoverbalisation augmentée par l’intelligence artificielle pour verbaliser les comportements dangereux, la création d’infractions spécifiques assorties d’amendes réduites pour les cyclistes, la permission de téléverser des vidéos dans les plaintes en ligne, ou encore la mise en place d’une sonnette piéton obligatoire en plus du klaxon sur les nouveaux véhicules afin de réduire l’agressivité sonore.
La FUB affirme rester « pleinement mobilisée pour soutenir ces propositions et pour accompagner une politique de mobilité qui place la sécurité et la durabilité au cœur de nos préoccupations. Il est temps de passer à l’action pour que chaque cycliste dispose d’un droit fondamental à se déplacer en toute sécurité partout en France » conclut-elle.
Sécurité routière et apaisement de la voie publique,
on en parle lors des 4e Rencontres du vélo et des mobilités douces organisées par Gomet’
vendredi 23 mai (9h-12h30) à La Coque. Réservez votre place !