Alors que le volet cinéma de l’ambition Marseille en grand semble à l’arrêt (voir nos informations sur le projet de cité régionale du cinéma), la Métropole Aix-Marseille Provence affiche sa détermination à soutenir le secteur, et plus largement celui des industries culturelles et créatives (ICC). Les élus métropolitains ont ainsi adopté une feuille de route dédiée lors du conseil du 10 octobre.
Elle engage l’institution sur cette filière en matière d’aménagement économique, d’accompagnement aux entreprises, d’animation des écosystèmes et de coordination des acteurs, d’insertion, d’emplois ainsi que d’attractivité. Les ICC, identifiées comme l’une des six filières d’excellence dans l’agenda du développement économique métropolitain, actualisé en juin 2022, sont réparties en six catégories : cinéma et audiovisuel ; jeux vidéo ; édition ; arts visuels ; musique et spectacle vivant ; et mode.
La feuille de route ICC de la Métropole se traduit par un programme d’une trentaine d’actions articulé autour de cinq grandes orientations stratégiques prioritaires explique la Métropole présidée par Martine Vassal : accroître l’offre foncière et immobilière pour permettre le développement de la filière ; renforcer et structurer l’offre de services aux entreprises ; améliorer la lisibilité et l’attractivité du territoire ; constituer un Hub Med-Europe-Afrique ; soutenir les projets structurants de la filière.
De multiples actions déjà engagées
Plusieurs actions concrètes ont déjà été lancées ces dernières années à l’instar du soutien aux événements de l’industrie du jeu vidéo et de l’e-sport (la deuxième édition du tournoi international e-sport « Ascension » se tiendra le 26 octobre prochain au Palais des Sports de Marseille). Le soutien de la Métropole s’adresse également à la musique et au spectacle vivant (un contrat de filière musique a été signé avec la Drac, le Centre national de la musique (CNM) et le Département des Bouches-du-Rhône, à la promotion des arts numériques notamment dans le cadre de la Biennale des arts numériques et du monde de l’édition (la première édition du Salon du livre métropolitain, est prévue du 25 au 28 octobre 2024 à la Citadelle de Marseille et au Pharo). La politique métropolitaine s’oriente aussi vers les arts urbains (MAMP annonce d’ailleurs l’accueil prochain d’un musée du street art) et le développement du secteur de la mode (soutien au FaskLab).
Concernant le cinéma et l’audiovisuel, le territoire continue d’attirer les tournages. Selon les chiffres de la Métropole, en 2023, plus de 430 productions françaises et internationales ont été accueillies sur le territoire métropolitain, représentant près de 2 200 jours de tournage et près de 90 millions d’euros de retombées économiques. La volonté est de continuer à structurer la filière et de créer une véritable armature d’équipements et de services. La CinéMabase à Marseille, base logistique pour la préparation de tournages a accueilli 27 productions depuis sa création et généré plus de 150 emplois déclare l’institution métropolitaine. A Aubagne, elle soutient l’école du cinéma Satis d’Aix-Marseille Université à hauteur de 150 000 euros (soutien voté en conseil de Métropole ce jeudi 10 octobre).
Premiers impacts du Fonds d’aides (Facamm)
Enfin, le Fonds d’aide cinéma, audiovisuel et multimédia métropolitain (Facamm), voté en 2021, doté d’une enveloppe globale de 275 000 euros, a permis de soutenir huit projets et de générer plus de 13 millions d’euros de retombées déclare la Métropole. Elle présente dans son communiqué la liste des films concernés par ses aides : « trois longs métrages de fiction, dont « Chien 51 » de Cédric Jimenez (Chi-Fou-Mi Productions) en tournage actuellement; deux fictions audiovisuelles, dont la série « Young Millionaires » (Five Dogs) proposée par Netflix, d’Igor et Tania Gotesman, Théo Jourdain et Mohamed Chabane, également en cours de tournage ; et trois films d’animation, dont une série pour enfants de France Télévisions, « Moods », de Marie-Laure Pitschon Lautric (Toon factory) en production actuellement. »