Producteurs, techniciens, monteurs… Tout le milieu du cinéma marseillais se presse pour découvrir la base logistique « Cinémabase » inaugurée en grande pompe au 56 boulevard du Capitaine Gèze (14e) par la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, mercredi 11 octobre. A son arrivée sur les coups de 20 heures, la nuit est déjà tombée sur le quartier qui vivait au rythme des biffins installés le long du boulevard une heure plus tôt.
La ministre fait son entrée aux côtés de Martine Vassal, la présidente de la Métropole Aix-Marseille et d’Erika Wicke de Haeck, la présidente de l’Association régionale des techniciens du Sud-Est (ARTS) gestionnaire du lieu. « Quand on a travaillé sur le plan Marseille en grand, Sabrina Agresti-Roubache m’a dit qu’il y avait une personne à rencontrer ici, c’était Erika. Cette personne clef m’a ouvert toutes les portes », raconte Rima Abdul Malak sur l’estrade.
Depuis son bureau de conseillère culture d’Emmanuel Macron, c’est elle qui a confectionné le volet cinéma de Marseille en grand en 2021 avec l’aide de l’ancienne députée et aujourd’hui secrétaire d’État à la Ville et la Citoyenneté. En tant que productrice, Sabrina Agresti-Roubache connaissait bien Erika Wicke de Haeck qui plaidait depuis de nombreuses années pour créer une base logistique de cinéma afin d’attirer des tournages à Marseille.
L’État s’est ainsi engagé à financer le projet à hauteur d’un million d’euros, inscrits dans le plan Marseille en grand lancé en septembre 2021 par Emmanuel Macron, et en a confié la gestion à l’association ARTS. De janvier à septembre, des travaux de mise en sécurité et de réhabilitation ont été nécessaires avant l’ouverture de l’entrepôt de 5 000 m2 mis à disposition par l’aménageur Euromediterranée jusqu’en 2027. « Certains s’inquiètent de la durée du bail mais je suis sûre que la présidente d’Euromediterranée [Laure-Agnès Caradec présente sur place, est également en charge de l’urbanisme à la Métropole, Ndlr] regardera avec attention le renouvellement de ce bail », assure Martine Vassal.
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Pour sa part, Martine Vassal s’est engagée à financer les frais de fonctionnement de la nouvelle structure jusqu’à 80 000 euros par an. « Comme le dit une expression de chez nous, on n’attire pas les mouches avec du vinaigre. Nous avons également mis en place un fonds cinéma car, c’est vrai, nous avons aussi de la concurrence à Montpellier et Sète », rappelle celle qui est aussi présidente du Département.
Ce fonds d’aide cinéma/audiovisuel/multimédia métropolitain (FACAMM) a été voté en novembre 2021 pour un budget de 600 000 euros échelonnés entre 2022 et 2024 pour développer l’industrie du cinéma en Provence. Ce secteur est déjà porteur puisqu’il représente 110 millions d’euros de retombées économiques sur le territoire et 3 000 emplois. « Chaque euro investit dans le cinéma rapporte 7,6 euros au territoire », souligne Rima Abdul Malak qui rappelle « un investissement global de l’État de plus de 50 millions d’euros pour le cinéma à Marseille ».
En plus du financement de l’école Cinéfabrique (15 millions), de la modernisation du Pôle média (1,5 millions) avec le retour des tournages de « Plus belle la vie » à partir de fin octobre, l’antenne de la Cinémathèque (5 millions), l’Etat via le Centre national du cinéma (CNC) et France 2030 ont en effet accordé « plusieurs dizaines de millions » (27 millions selon une source bien informée) au projet d’extension de Provence Studios (Martigues) sur l’ancienne usine Saint-Louis Sucre (15e) qui accueillera, à partir de 2025, des écoles de cinéma à 15 minutes de la Cinémabase.
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