Lors de l’assemblée plénière de la Région, vendredi 17 décembre, consacrée aux orientations budgétaires, Renaud Muselier l’a bien fait comprendre : une grande partie de ce budget sera financée par des fonds européens, il y compte bien. « L’Europe sert quand on sait s’en servir ! », martèle le président de la Région Sud. Cette dernière a d’ailleurs fixé pour objectif un financement européen à hauteur de 10 milliards d’euros sur la période 2021-2027, contre 4,6 milliards sous la précédente mandature. A l’occasion d’un comité régional de programmation Feder-FSE, 20,8 millions d’euros ont déjà été sécurisés au travers du volet territorial du plan de relance de l’Union européenne, Feder-React UE, qui doivent servir à financer 26 projets. Sur cette somme, quatre millions sont consacrés au développement de plusieurs projets consacrés au vélo dans la région Provence-Alpes-Côte d’azur :
– 200 000 euros pour la mise en œuvre d’un schéma cyclables dans les Hautes Alpes
– 1,1 million d’euros pour la création d’une voie verte entre Forcalquier et Mane
– 600 000 euros pour la mise en sécurité et l’aménagement d’un tronçon d’un kilomètre à Marignane
– 210 000 euros pour un projet de piste cyclable à Port de Bouc
– 340 000 euros pour l’aménagement d’une voie verte le long du canal des Alpines
– 1,2 million pour une piste cyclable à Carpentras
– 380 000 pour une piste cyclable à Antibes
Selon Jean-Pierre Serrus, maire LREM de La Roque d’Anthéron et vice-président régional en charge de la mobilité, contacté par Gomet’, « les projets sont bien plus nombreux et de nouveaux abondent chaque jour ». A ce jour, 25 dossiers ont ainsi été déposés pour accélérer l’aménagement de pistes cyclables à proximité de gares TER, affirme l’élu. « Notre objectif est de capter le plus de réponses possibles à nos appels à projets pour percevoir le plus de fonds européens possibles », poursuit Jean-Pierre Serrus.
805 km de pistes cyclables réalisés à ce jour dans le cadre du plan vélo régional
Selon le schéma régional des véloroutes établi par la Région dans le cadre de son plan vélo, ce sont pas moins de 2000 km de pistes cyclables qui sillonneront les six départements de Provence-Alpes-Côte d’azur d’ici 2025. A ce jour, 805 km sont en service, soit 40% de l’objectif, qui constituent déjà un investissement de 10 millions d’euros. Sur les 60% restant, 33 sont à ce jour à l’étude, assure Jean-Pierre Serrus. Parmi les axes réalisés, il évoque notamment l’axe Roubion – Cavaillon sur l’axe de la Méditerranée à vélo, ou encore de la Roque d’Anthéron à Mallemort, sur l’axe qui longe la Durance.
L’objectif principal de la Région est de favoriser le cyclotourisme, en particulier à l’échelle intra-régionale. C’est pourquoi ce plan vélo comprend aussi un pan consacré à l’équipement des gares pour faciliter les trajets des cyclistes et cyclotouristes et favoriser l’intermodalité. « Selon les objectifs fixés par la loi d’orientation des mobilités (LOM), nous aurions dû équiper 80 gares régionales pour les vélos. Nous avons fait de choix d’élargir ces équipements aux 144 gares que compte la région, y compris les plus petites, afin d’en faire des pôles d’échanges multimodaux », souligne Jean-Pierre Serrus.
« La Région est là pour aider les collectivités à aller le plus vite possible »
Jean-Pierre Serrus
A ce jour, dix-huit gares sont équipées d’abris vélos sécurisés. La Région envisage la mise en place d’un système de réservation pour faciliter l’itinéraire des cyclistes : « nous nous sommes aperçus que les voyageurs à vélo aiment préparer leur trajet à l’avance. Ils veulent être sûrs de pouvoir trouver une place dans le train pour leur vélo, des bornes de recharges électriques à la gare … Nous souhaitons leur faciliter la tâche ». Depuis novembre 2019, il est d’ailleurs déjà possible de réserver une place dans un abri-vélo.
Dans le cadre de son plan vélo, la Région est aussi amenée à soutenir des collectivités dans le développement de leur propre plan vélo. Interrogé sur le retard accumulé par la Métropole Aix-Marseille Provence dans la mise en œuvre du sien, Jean-Pierre Serrus, par ailleurs conseiller métropolitain, rappelle que « la Région est là pour aider les collectivités à aller le plus vite possible ». « On a tendance à regarder les retards et pas les améliorations qui sont faites. Une fois le constat du retard fait, il faut se retrousser les manches pour avancer et c’est ce que nous faisons de concert avec la Métropole », tranche-t-il.
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