Le forum Marseille Tech et zéro carbone se tenait vendredi 27 septembre dans l’enceinte du Palais du Pharo, à l’initiative du journal La Tribune et de la Ville de Marseille. Concilier nouvelles technologies et zéro carbone, tel était l’enjeu discuté tout au long d’un programme mêlant conférences, keynotes et ateliers. Avec la présence de Souad Abderrahim et de Kamel Ben Amara, respectivement maires de Tunis et de Bizerte, l’Afrique s’est retrouvée au centre des débats.
Tunisian Smart Cities, un projet né à Marseille
Borhene Dhaouadi est le président de l’association Tunisian Smart Cities. Présent parmi la délégation tunisienne qui a fait le déplacement à Marseille, son initiative a notamment été saluée de « démarche capitale pour la Tunisie » par Souad Abderrahim, la Maire de Tunis, dans le cadre d’une table-ronde intitulée « L’Afrique, laboratoire d’expérimentation ? ». Un projet qui trouve ses racines à Marseille, comme l’a rappelé Borhene Dhaouadi pour Gomet’.
« Le programme Tunisian Smart Cities est né au 4 place Sadi-Carnot » a-t-il indiqué, précisant que « ce sont les échanges et les flux universitaires entre les deux rives qui ont fait naître cette coopération ». Il a notamment insisté sur l’importance du partenariat entre son association et l’agence MAP (Marseille architecture partenaires), qui traduit l’étroitesse des liens qui unissent la cité phocéenne à la Tunisie. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si Marseille et Tunis fêtent cette année le 30è anniversaire de leur jumelage.
Diafrikinvest promeut le rôle économique des diasporas
Parmi le réseau marseillais Anima, dont la mission principale consiste à promouvoir les investissements dans les pays méditerranéens, Léo Levêque, interrogé par Gomet’ dans le cadre du forum, exerce en tant que coordinateur de Diafrikinvest, un programme financé par la Commission Européenne dont l’ambition est de mobiliser les diasporas tunisienne, marocaine et sénégalaise d’Europe pour le développement économique de leur pays d’origine – par exemple via des actions d’orientation de leur épargne.
Là encore, Marseille se trouve être une ville connecteur entre les deux rives, avec la présence de diasporas importantes. Toutefois, Leo Levêque note un changement à l’oeuvre : « Il y a actuellement un changement de paradigme au niveau local. En 2012, on ne parlait que de Méditerranée et désormais, sept ans plus tard, c’est la Méditerranée comme porte d’entrée vers l’Afrique ». Une configuration nouvelle donc, dans laquelle il estime que « Marseille peut tirer son épingle du jeu ».
Flux d’affaires dynamiques entre Marseille et l’Afrique
Ainsi Leo Levêque pilotera-t-il une mission d’acteurs économiques de la région, qui se rendra à Dakar du 22 au 25 octobre prochains. Au programme : rencontre avec des investisseurs et experts, rendez-vous B2B, lancement d’un guichet de la diaspora sénégalaise et networking ciblé. Une initiative à rapprocher d’Africalink, dont le président Yves Delafon était l’un des invités de la table-ronde consacrée à l’Afrique. Créé à l’initiative de la CCI, ce réseau d’entreprises pour les entreprises s’appuie notamment sur des « ambassadeurs » ou « comités » disséminés dans différents pays africains, sortes de têtes de pont pour les entreprises des Bouches-du-Rhône sur le continent.
Et quelle personnalité plus représentative que Samir Abdelkrim pour incarner ces liens économiques étroits entre Marseille et l’Afrique ? Egalement invité parmi les speakers du Forum Marseille Tech et zéro carbone, il est le fondateur d’Emerging Valley, une manifestation annuelle dont le but est de connecter les écosystèmes de la tech française et africaine. Cette année encore, son événement devrait être l’un des grands rendez-vous en matière d’innovation entre les deux rives de la Méditerranée.