La crise sanitaire frappe tout le monde au portefeuille et le Département des Bouches-du-Rhône n’est pas épargné. « La direction des finances a beaucoup souffert cette année », avoue Didier Réault, le vice-président LR du conseil départemental en charge des finances lors de la dernière plénière qui s’est déroulée vendredi 22 janvier. Une séance extraordinaire qui a été notamment consacrée au rapport d’orientation budgétaire qui doit être adopté avant l’adoption définitive du budget 2021 dans quelques semaines.
En 2020, le Département a déboursé 65 millions d’euros supplémentaires à cause du Covid. Au total, ses charges de fonctionnement sont en hausse de 105 millions d’euros (+ 5%). En face, les recettes n’augmentent que très peu d’environ 0,8% : « L’effet de ciseau est de plus en plus important », s’inquiète Didier Réault. D’autant plus qu’il anticipe une augmentation encore plus forte des dépenses sur 2021 et « une dégradation d’au mois 20 % de notre épargne ». « Mais le pire a été évité », affirme-t-il. Au début de l’épidémie, le Département craignait de voir ses ratios de solvabilité s’effondrer et au final : « Nous sommes restés dans l’objectif fixé initialement avec 8 à 9 ans de solvabilité », annonce le rapporteur. En attendant, la dette progresse et atteint 1,4 milliard d’euros en 2020 « et c’est normal car vous avez choisi de maintenir les investissements Mme la Présidente », justifie Didier Réault. En effet, Martine Vassal assume pleinement son choix : « Nous avançons sur nos deux jambes : la protection et la préparation de l’avenir par l’investissement », déclare-t-elle.
Le plongeon continu de l’épargne
Dans l’opposition, l’ancien maire PS de Fos-sur-Mer René Raimondi ne conteste pas l’impact de l’épidémie sur les finances du département « mais on ne peut pas imputer l’ensemble de cette dégradation à la crise. On constate par exemple une dégradation continue de l’épargne brute depuis 2017 : 344 millions d’euros contre 157 millions en 2020. La majorité doit assumer une part de responsabilité dans la détérioration des ratios financiers », estime-t-il. De son côté, le communiste Gérard Frau s’inquiète de l’envol de la dette : « Elle était de 171 euros par habitant quand vous avez été élue (…) et elle passera à 1 227 euros en 2024 selon les projections », relève-t-il. Son groupe s’abstiendra d’ailleurs pour le vote de ce rapport, tout comme Josette Sportiello, pour les groupes socialistes et écologistes et Lisette Narducci. Le rapport d’orientation budgétaire est tout de même adopté.
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