Lors d’une entrevue avec le président de la République Arabe d’Egypte, Abdel Fattah al-Sissi et dans le cadre de l’ouverture de la 2e Semaine Internationale de l’Eau du Caire, Loic Fauchon, le président du Conseil Mondial de l’Eau (CME) a alerté mardi 22 octobre sur les multiples crises économiques, monétaires, climatiques et environnementales qui frappent la planète. Les hommes ont créé des mégapoles, « véritables monstres des temps modernes », qui gaspillent trop d’eau et d’énergie, et créent d’immenses pollutions a alerté M. Fauchon.
Le potentiel des ressources non conventionnelles
« Il faut faire cesser le pillage de l’eau » déclare en encore le président du CME cité dans un communiqué de l’organisation internationale dont le siège est à Marseille. Comment faire cesser ce pillage ? En modifiant les comportements personnels et les politiques publiques répond le Conseil mondial. Dans cette perspective, « les ressources non conventionnelles, telles que le dessalement de l’eau de mer et des nappes phréatiques saumâtres, ainsi que la réutilisation des eaux usées sont des solutions efficientes et renouvelables » selon le CME. Le Conseil Mondial de l’Eau propose de mettre en place un Observatoire international des ressources en eaux et en énergies non conventionnelles.
L’hydro-diplomatie en action
Symbole des conséquences liées à la rareté en eau, dans diverses régions du monde, des tensions surviennent parfois lorsque les ressources dépendent de rivières et bassins transfrontaliers. Ainsi, le Conseil Mondial de l’Eau veut mettre en oeuvre « le dialogue, encore le dialogue, toujours le dialogue » pour apporter sa contribution aux Etats riverains dans les discussions qui déterminent le partage le plus juste et le plus équitable des ressources communes. Loïc Fauchon a ainsi réaffirmé la disponibilité du Conseil Mondial de l’Eau pour apporter sa contribution au dialogue renouvelé entre les communautés riveraines du Nil.
Une hydro-diplomatie qui est particulièrement d’actualité. Les tensions continuent d’être en effet très vives entre l’Égypte et l’Éthiopie concernant le « grand barrage de la Renaissance ». Construit sur le Nil bleu par l’Ethiopie, et achevé aux deux tiers, le barrage menace de réduire fortement le débit du Nil en aval, au Soudan puis en Egypte. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, doit d’ailleurs rencontrer le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi ce mercredi 23 octobre.