« Immense gâchis » et « division ». C’est devant ce constat que l’ex-socialiste Christophe Masse, qui faisait campagne sous la bannière de la majorité présidentielle, dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône a décidé de jeter l’éponge. Malgré ce retrait pour faire barrage au FN, il soutiendra la candidate officiellement investie par La République en marche. Retour sur ce renoncement à 11 jours du premier tour.
Est-ce la fin d’une dynastie ? Celle de ceux qui ont fait de la politique leur ADN ? L’ex-socialiste, Christophe Masse, qui a sollicité l’investiture La République en marche dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône a décidé de se retirer de la course à l’Assemblée nationale. A l’approche du premier tour des élections législatives, il a décidé de faire un choix « d’homme politique responsable », notamment face au risque d’une victoire du Front national, représenté dans cette circonscription par Stéphane Ravier. « La situation politique n’est pas claire sur cette circonscription et l’offre politique encore moins », explique le conseiller départemental et métropolitain. Explications…
Dans les derniers jours, une jeune candidate, Alexandra Louis a été désignée sous l’étiquette du parti du président de la République, à son grand regret. Lorsqu’il avait demandé au mouvement d’Emmanuel Macron de ne pas investir de candidat dans cette circonscription « je savais ce que je faisais », assure désormais l’ex-candidat, retraçant son parcours depuis janvier 2014. Il savait aussi ce qu’il faisait lorsque cette année-là, Patrick Mennucci lui confiait la tête de liste aux élections municipales dans les 11e et 12e arrondissements de Marseille. « Je savais ce qui allait se passer et c’est arrivé. Je suis parti sur les terres difficiles du 11/12 et le FN a gagné sur le 13/14 ». L’année suivante, candidat sur le canton du 13e arrondissement « pour battre le FN », il dit encore savoir ce qu’il faisait, « car j’étais persuadé d’avoir les atouts pour gagner et je l’ai fait », assure celui pour qui constance vaut cohérence. Cette investiture En marche, il l’avait sollicité, fort de ce parcours et parce que sur ce territoire qu’il connaît bien il « sait comment battre le FN. Non pas sur des incantations et des postures mais en incarnant la confiance, l’honnêteté et de probables compétences », rappelant ses victoires aux cantonales de 2011 et aux départementales de 2014. « Les deux fois où j’ai été candidat sur ce territoire, j’ai gagné ». Et il pensait y arriver une fois encore…
Premier socialiste marseillais à avoir donné son parrainage à Emmanuel Macron, il l’a « défendu durant ces mois de campagne ». S’il sait qu’il ne pouvait être désigné directement, malgré ce soutien, il a noté une réelle volonté de la commission d’investiture de ne désigner aucun autre candidat En Marche face à lui.
Corinne Versini se défend de toute « manœuvre »
S’il sait qu’il ne pouvait être désigné directement, malgré ce soutien, il a noté une volonté une réelle volonté de la commission d’investiture de ne désigner aucun autre candidat En Marche face à lui, pour dit-il le « laisser faire mes preuves, sous l’étiquette Majorité Présidentielle. La 3e circonscription des Bouches-du-Rhône était à l’intersection logique des conditions pour qu’aucun autre candidat LRM ne soit investi non plus. si la structure En Marche avait souhaité, pour quelques raisons que ce soit, mettre un veto sur ma désignation ou tout au moins mon soutien, aurait-elle attendu le dernier jour du dépôt des candidatures pour le faire ? », questionne Christophe Masse, qui dénonce aujourd’hui, des « manœuvres » de la déléguée départementale d’En marche, sans jamais la nommer directement. « Elle a réussi un tour de passe-passe, dans les dernières heures, au moment où tout l’état-major d’En Marche était soit dans les ministères, soit dans leur circonscription ».
A cette attaque, Corinne Versini, référente de La République en marche dans les Bouches-du-Rhône et candidate dans la 4e circonscription, se défend : « Je n’y suis pour rien, c’est la commission qui a pris cette décision. Il lui fallait un coupable… »
Reconnu comme « Vallsiste », c’est aussi peut-être cette « autre étiquette » qui a empêché Christophe Masse d’obtenir celle d’En Marche. Manuel Valls lui-même recalé aux investiture du parti d’Emmanuel Macron. Néanmoins, à titre personnel il votera pour la candidate officiellement investie et souhaite participer « même d’une manière indirecte, à la création de cette majorité présidentielle indispensable. » Après cette période électorale, le conseiller métropolitain AMP entend se consacrer à la poursuite de son action politique et assumer ses mandats locaux, « résolument à gauche », mais une politique qu’il estime aussi moderne, pragmatique et « réformatrice pour Marseille et dans les Bouches-du-Rhône. » Cette fois-ci, il ne siègera pas au palais Bourbon comme en 2002 et comme son père Marius, et son grand-père Jean avant lui…