La désignation de Mariana Caillaud comme candidate Renaissance sur la circonscription du pays d’Arles avait suscité beaucoup d’interrogations. Sauf cas majeur, la règle dans la majorité présidentielle était de reconduire les sortants. Monica Michel comptait bien rempiler même si elle avait gagné son poste de député avec quelques centaines de voix d’avance sur le Rassemblement national. La députée sortante avait remis jusqu’à ce vendredi son expression officielle. Elle le fait dans un long communiqué en forme de plaidoyer pour son mandat, rappelant ses combats pour le territoire, son activité à l’Assemblée nationale et son engagement.
Elle restitue d’abord les conditions de son éviction : « J’ai appris le 10 mai 2022 par un appel de M. Jérôme Peyrat que les responsables nationaux des partis de la majorité présidentielle avaient choisi de ne pas m’accorder leur investiture pour les prochaines élections législatives. Cette décision m’a surprise, d’abord par la forme comme par le fond ». Elle rappelle son investiture de 2017 parmi une vingtaine de candidats : « mon profil correspondait le mieux au projet présidentiel : femme et d’origine métisse, cadre reconnue internationalement dans ma profession (ancienne directrice commerciale du port de Marseille, NDLR), engagée dans la société civile… »
Mais face au parachutage de l’épouse de Jean-Marie Caillaud, conseiller territoire du président Macron à l’Élysée, la question était celle d’une candidature dissidente ou d’un retrait. Après des discussions avec le staff de Renaissance, Monica Michel annonce : « Je ne serai pas candidate aux prochaines élections législatives ». Sans préciser ses projets, elle s’engage à poursuivre son engagement en Arles où elle s’était présentée aux dernières élections municipales : « Pendant 5 ans, ma priorité a été notre territoire et ses enjeux ; ça a été la France et la République. La France qui a donné tant de bonheur à une petite fille insulaire née dans la modestie, tant de responsabilités et d’occasions de rendre le meilleur à mon pays d’adoption comme à mon pays natal. C’est ce que je continuerai à faire, sans engagement politique, mais comme citoyenne consciente et résolue, pour mon territoire et la République. »
La campagne est désormais lancée pour le binôme de Renaissance. Mariana Caillaud calme le jeu dans un communiqué consensuel : « Nouvelle candidate de la majorité présidentielle, je salue son action au cours de la précédente mandature et poursuivrais son combat pour le contournement autoroutier d’Arles et le maintien du Pays d’Arles hors de la Métropole Aix Marseille. Je suis particulièrement sensible à son appel à constituer une majorité présidentielle stable, sereine et volontaire. Je la remercie pour cet appel et lui exprime toute ma sympathie. »
Patrick de Carolis s’est tout de suite engagé aux côtés de la jeune candidate et c’est Martine Vassal qui viendra lancer la campagne le 21 mai. Du côté des marcheurs, Monica Michel n’avait pas fait l’unanimité et des militants locaux confient avoir prévu « un atterrissage en douceur » pour celle qui doit faire ses preuves dans une circonscription difficile. La nouvelle arlésienne ne souhaite pourtant pas jouer des différends qui opposent les ex-Républicains dans le département, elle compte bien avoir le soutien de Renaud Muselier, même si une photo de Carolis-Muselier-Vassal-Caillaud semble pour le moment peu probable.
Un éclatement inespéré des oppositions
Mariana Caillaud bénéficie pourtant d’un éclatement inespéré chez ses adversaires qui rend une victoire possible. Le vote d’extrême droite se répartira sur trois candidatures : la responsable historique du RN à Arles, Valérie Laupies a désormais rejoint Les Patriotes de Florian Philippot. Le RN présente un parachuté : Emmanuel Tache de la Pagerie, compagnon de Sébastien Chenu et Reconquête soutient Jean-Guillaume Remise, conseiller municipal de Tarascon et conseiller régional ex-RN.
Quant à l’opposition mélanchoniste de Nupes, le poste a été dévolu au Parti socialiste qui présente Christophe Caillault, un ancien animateur socioculturel, venu de Miramas, aujourd’hui responsable d’un dispositif intercommunal de médiation numérique à la Métropole Aix Marseille Provence et conseiller municipal en charge du numérique et de la jeunesse à Miramas. Les communistes qui bénéficient d’une implantation ancienne, ouvrière et syndicale sur Arles rechignent donc à se mobiliser pour ce candidat.
Comme l’élection se joue pour presque la moitié sur la commune d’Arles, ces oppositions auront du mal à faire le poids face à un Patrick de Carolis qui joue sa notoriété d’homme de télévision au service de la candidate Renaissance.
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