C’est peu dire que les Riverains de la Plaine, le quartier autour de la place Jean Jaurès (6e, 8e et 5e arrondissements de Marseille) craignent de nouveaux débordements ce dimanche 16 mars malgré les mesures prises par la préfecture de police d’interdire l’événement à partir de 19h.
Mise à jour : Carnaval de la Plaine : le bilan de la soirée de dimanche selon la préfecture de police
Photos à l’appui, l’association d’habitants du quartier revient sur la dernière nuit de samedi à dimanche en des termes toujours aussi catastrophiques. Cela « a été terrible pour les habitants: sono à fond, explosions, feu qui a brûlé sur la place jusqu’au petit matin… La police municipale a refusé d’intervenir en soirée car il y avait trop de monde, alors même qu’elle a laissé le bar sauvage et la scène musicale s’installer tranquillement l’après-midi. Quant à la police nationale elle ne répondait tout simplement pas. Cela ne laisse rien présager de bon pour ce soir dimanche 16 mars 2025. »
Nous publions ci-dessous l’intégralité du communiqué diffusé par les Riverains de la Plaine ce dimanche. Le carnaval de la Plaine a rassemblé dans la journée de quelque 13000 personnes selon la préfecture de police.
D’une fête de quartier à un événement politisé : le communiqué des Riverains de la Plaine
« Le 25e carnaval indépendant de la Plaine/Noailles/Réformés 2025 a lieu ce week-end, sur la place Jean-Jaurès. Pendant de longues années, cette manifestation auto-gérée et non déclarée en Préfecture rassemblait une centaine, puis un millier de personnes, pour quelques heures et cela fonctionnait bien. Impertinent et irrévérencieux dans la tradition des carnavals, il restait une fête de quartier.
Il est maintenant devenu un évènement politisé sur deux jours, qui dépasse largement les frontières de Marseille et de la France.
Cela se termine inexorablement par d’importants affrontements avec les forces de l’ordre, et causes d’énormes nuisances dans le quartier, menaçant l’ordre public et la sécurité. Pendant deux jours, la musique amplifiée, les cris, disputes et bagarres s’enchaînent, accompagnés de vols, vandalisme d’immeubles, de véhicules, de containers, d’aires de jeux, d’éclairages, de vélos en libre-service, de commerces et de distributeurs de billets.
Le parking souterrain est entièrement fermé, tandis que la vente illégale d’alcool, le trafic de drogue et la présence de personnes en état d’ivresse ou sous l’emprise de stupéfiants aggravent la situation. L’espace public est souillé par des urines, des explosions de bombes agricoles et des fumées toxiques envahissant les logements, alimentées par l’incendie de containers, trottinettes et caddies. Les dalles de la place sont détruites, et les réparations, lorsqu’elles sont effectuées, prennent des mois, générant un coût de plusieurs milliers d’euros pour les finances publiques.
L’auto-gestion de l’événement n’est plus acceptable. Les organisateurs doivent prendre leurs responsabilités, comme c’est le cas pour toute manifestation.
Nouveauté cette année : du sable sera répandu sur la place pour y brûler le caramentran. Si les organisateurs respectent le quartier, ils s’en serviront. Nous avons rencontré le sous-préfet et des représentants de la Mairie centrale et de la mairie du 6e et 8e arrondissements mardi 11/3/2025. Ils nous ont assuré mettre tout en œuvre pour encadrer cette manifestation.
Pourtant la 1ère nuit de samedi 15 mars a été terrible pour les habitants: sono à fond, explosions, feu qui a brûlé sur la place jusqu’au petit matin… La police municipale a refusé d’intervenir en soirée car il y avait trop de monde, alors même qu’elle a laissé le bar sauvage et la scène musicale s’installer tranquillement l’après-midi. Quant à la police nationale elle ne répondait tout simplement pas. Cela ne laisse rien présager de bon pour ce soir dimanche 16 mars 2025.»
Le collectif les Riverains de la Plaine