Dans le restaurant Mund’Art (2e arrondissement) très prisé des candidats aux élections municipales, Sébastien Barles et son équipe présentaient mercredi 19 février le programme de la liste écologiste Debout Marseille ! (soutenue par EELV). Avec l’ambition de « faire de Marseille phare euro-méditerranéen de la transition écologique », le candidat Barles entend tourner la page d’une « ville en roue libre, avec une gestion calamiteuse » en investissant des thèmes tels que la sécurité ou l’économie, sur lesquels on ne l’attend pas forcément.
Sébastien Barles : traiter les « grandes urgences » de la ville
« Je crois vraiment que ce travail répond aux deux aspirations fortes qui ont présidé à la formation de notre rassemblement écologiste et citoyen, c’est-à-dire l’écologie et le nouvellement démocratique » déclare Sébastien Barles pour décrire l’esprit de ce programme qu’il présente, à moins d’un mois du premier tour des élections municipales. « Marseille manque de cap » dit-il, voyant son projet comme « la boussole pour répondre à ce manque d’horizon, à cette absence de vision des dirigeants ». Et de dévoiler ce qu’il veut être le phare pour Marseille : « bâtir une Cité de la transition écologique et solidaire, qui va répondre à l’aspiration de la jeunesse, avec un volet formation et un volet recherche. C’est la pierre angulaire de notre projet ».
Un programme pour traiter les « grandes urgences » de Marseille, héritées d’une « gestion calamiteuse » de la Ville. Il cite pêle-mêle : la rénovation des écoles, la nécessité d’un « plan de résorption contre l’habitat indigne », « le développement des transports collectifs », « arrêter d’investir sur le routier et les projets climaticides », ou encore « la question de la propreté et des déchets résiduels ». Des urgences qu’il se propose de résoudre par un projet en « trois phases », avec toute une série de premières mesures prises dès les 100 premiers jours du mandat.
Et là encore d’égrener les mesures de « court terme » : « réquisition des logements vacants du parc municipal » en lien avec la question du relogement, mener un « audit comptable des finances de la vile », mettre en place un « contrôle de gestion interne à la Ville », mais aussi « doter cette ville d’une stratégie de gestion de son patrimoine ». De fait, l’assainissement des finances publiques et l’objectif de « dégager des marges » sur les budgets existants sont érigés en véritable fil rouge de toutes les actions détaillées dans le programme de Debout Marseille !
Un programme ambitieux mais pas de chiffrage global
Alors que Martine Vassal, candidate LR à la mairie de Marseille, affiche ostensiblement un programme chiffré à neuf milliards, pas question pour Sébastien Barles d’évoquer un tel chiffre. « Nous raisonnons à 20 ans » explique-t-il, tout en assurant que chaque mesure proposée a bien été chiffrée individuellement. Il juge d’ailleurs la somme avancée par la candidate de droite « peu crédible ». Ce qui ne l’empêche pas de déployer lui-même des projets ambitieux, comme les 800 millions prévus pour développer le réseau de transports publics marseillais, érigé en grande priorité de Debout Marseille !
Pendant plus d’une heure, tous les référents programmes de la liste prennent la parole : Nathalie Moraud sur les écoles (axe 2 : les enfants d’abord), Etienne Tabbagh sur le bien-vivre ensemble (axe 3), Anne Meilhac sur « révolutionner les transports collectifs » (axe 4) et « une ville nature et résiliente » (axe 5), et enfin Antoine Meunier sur « impulser l’emploi par la relocalisation écologique » (axe 6). Ne manque que Delphine Fremoux, référente de l’axe 1 intitulé « mieux gérer la ville » – déjà détaillé lors d’une conférence de presse tenue au QG de campagne de Debout Marseille ! jeudi 13 février.
Il en résulte donc un ensemble de mesures qui visent à mener de front ces 13 chantiers basculants chers à Sébastien Barles, à savoir : logement : santé / écoles / transport / sécurité / propreté / culture / emploi / écologie / lutte contre la pauvreté / mieux gérer l’argent public / nature & climat / et démocratie (voir pages suivantes les principales propositions ainsi que le document source en PDF). « Nous portons le seul projet écologique pour Marseille » insiste-t-il encore après la présentation, un brin agacé d’être sempiternellement interrogé sur un possible rapprochement avec le Printemps marseillais, au sujet duquel il dénonce un « habillage en vert ». Il faudra voir si cette conviction d’incarner l’écologie opère bien dans les urnes alors que tous les candidats opèrent les uns après les autres leur profession de foi écologique.