Lors du conseil municipal du lundi 4 février, le socialiste Benoît Payan a proposé que le stade Orange-Vélodrome devienne un équipement métropolitain. « Les Marseillais ne peuvent plus payer seuls ce stade, a-t-il déclaré. Il y a quelque chose de tout à fait injuste. Les Marseillais paient par exemple, pour une piscine 4 étoiles à Venelles. Honnêtement, je crois qu’il n’y a pas de Marseillais qui vont se baigner à la piscine de Venelles. Mais je sais qu’il y a des habitants de Venelles, par dizaines, par centaines, qui viennent au stade Vélodrome. Les Marseillais paient pour des équipements à Aix-en-Provence, où on ne met jamais les pieds. Pourquoi, les Marseillais paieraient seuls, un équipement dont ils ne doivent pas avoir la charge ? », insiste l’élu. Une sortie qui a d’ailleurs déclenché les foudres de la présidente du pays d’Aix et maire d’Aix, Maryse Joissains.
Cette question du rachat du stade Vélodrome par la Métropole Aix-Marseille Provence est une réflexion qui a également fait son bout de chemin dans la tête de Bruno Gilles. Depuis le début de sa campagne pour les municipales de 2020, le sénateur (LR) des Bouches-du-Rhône, estime qu’il n’y a pas de sujets tabous, notamment celui de l’avenir de l’Orange-Vélodrome. « J’ai soutenu le maire pendant des années sur ce qu’on appelle les « bijoux de famille », pour dire effectivement que le stade appartient à tous les Marseillais », confiait-il dans un grand entretien à Gomet’, en septembre dernier. Et tenait déjà le même discours que Benoît Payan : « Oui, le stade est la propriété des Marseillais, mais ils ne l’utilisent finalement qu’une fois dans l’année, lorsqu’il y a la fête des écoles. Le reste du temps, si on veut aller voir un match de foot, de rugby un concert… On est sur du privatif, on paye. » S’il évoquait à cette époque plutôt un rachat par le club marseillais, le candidat déclaré à la Mairie de Marseille penche désormais pour une vente à la Métropole Aix-Marseille Provence.
L’OM ne serait pas intéressé par le rachat du stade
Lors du débat organisé par Science Po Alumni Provence, vendredi 10 février, qui l’opposait à la suppléante (LFI) Sophie Camard, Bruno Gilles a déclaré : « A un moment pour partager la fête, il faut partager un peu le côté financier, donc à un moment le stade Orange-Vélodrome soit devenir un équipement métropolitain. » Et d’ajouter : « La Métropole a quand même un rôle important à jouer. Elle doit aider financièrement la deuxième ville de France, la première ville de la métropole, celle qui porte les charges de centralités. La Métropole, au départ, a aussi été créée pour ça, pour mieux travailler ensemble, pour mieux vivre ensemble, et aussi pour redonner un peu de justice à Marseille. »
Selon nos informations, l’Olympique de Marseille ne serait, pour l’heure, pas intéressé par le rachat du stade. Même si cette acquisition ferait grimper la valorisation de l’OM. La culture du foncier est dans l’ADN du clan McCourt, le club, devenu depuis quelques mois, gestionnaire de l’équipement souhaite se concentrer sur sa feuille de route actuelle : la poursuite des améliorations programmées et la création du musée de l’OM. Il souhaite aussi étendre son emprise sur le parc Chanot. Frank McCourt, propriétaire de l’Olympique de Marseille, fait d’ailleurs partie des candidats à la nouvelle délégation de service public (DSP) pour l’exploitation du parc des expositions du parc Chanot.
Quant à Jean-Claude Gaudin, il a toujours tenu la même ligne sur ce sujet. Tant qu’il sera maire de Marseille, le stade restera à la Ville. Une position de nouveau réaffirmée lors du dernier conseil municipal. « D’autres verront ensuite pour accepter de vendre le stade. Je ne vois pas l’OM aujourd’hui dépenser 500 millions pour racheter l’Orange Vélodrome. », a-t-il ajouté.
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