Près d’un mois après son élection officielle, Michèle Rubirola a présidé lundi 27 juillet son premier vrai conseil municipal. Un exercice qui s’est déroulé en deux temps : une première séance pour voter le budget hérité de la précédente mandature et une deuxième pour marquer sa différence (revoir l’intégralité en vidéo sur le site de la Ville de Marseille).
Pour ce dernier conseil municipal avant la pause estivale, les élus marseillais se sont attaqués à gros dossier : le budget de la Ville. Une opération délicate pour le Printemps Marseillais tout récemment arrivé au pouvoir. « On a reçu le rapport budgétaire, un copieux document de 1 300 pages, le 6 juillet dernier. On avait donc moins de trois semaines pour en prendre connaissance », regrette Joël Canicave, adjoint aux finances et président du groupe Printemps Marseillais.
« Aller chercher de nouvelles sources de financements insuffisamment exploitées comme les fonds de l’Ademe ou européens »
Michèle Rubirola
Résultats, il présente avec sa majorité le budget 2020 de la mairie préparé par ses prédécesseurs de droite : « On est bien obligé d’avancer », se justifie-t-il. Michèle Rubirola ne s’est pas privée pour autant de critiquer la gestion de l’équipe précédente : « Les comptes 2019 traduisent les trop grandes contraintes financières : autofinancement insuffisant, recours massif à l’emprunt, investissement en souffrance… », énumère-t-elle. Et de donner les pistes qu’elle compte explorer pour améliorer les finances de la Ville : « On va renégocier le coût de la dette, contractualiser avec l’Etat et les autres collectivités et aller chercher de nouvelles sources de financements insuffisamment exploitées comme les fonds de l’Ademe ou européens », promet-elle.
Face aux critiques, c’est Pierre Robin, nouveau conseiller municipal LR qui a défendu le rapport pour ses camarades de droite : « Il respecte le contrat de modération signé avec l’Etat, relève-t-il. Nous frôlions les douze ans de capacité de désendettement et nous sommes revenus à neuf ans ». L’élu regrette de ne pas avoir eu plus de précisions sur la stratégie budgétaire du Printemps Marseillais : « Vous auriez tout de même pu prendre la peine d’une note de deux ou trois pages pour nous l’exposer », estime-t-il. « Il y aura d’autres décisions modificatives », lui répond Michèle Rubirola avant d’enchaîner avec la suite des débats et la présentation des premières nouvelles orientations du budget décidées par le Printemps Marseillais. Malgré le vote contre du RN et l’abstention des Républicains, le rapport concernant les orientations du budget a finalement été approuvé, comme le budget primitif et ses provisions.
Un premier geste politique pour les écoles et l’habitat indigne
Dans le deuxième conseil municipal du jour, la maire de Marseille a présenté une décision modificative du budget qui traduit ses premiers engagements. Elle transforme une ligne de crédit initialement prévue de 58 millions d’euros en un emprunt de 50 millions d’euros fléchés sur deux sujets : les écoles et l’habitat indigne. « Notre priorité absolue, c’est la sécurité », assure Joël Canicave. Le Printemps Marseillais va donc consacrer 30 millions d’euros pour les travaux d’urgence des écoles de la Ville pour la rentrée prochaine et 20 millions pour le logement, « un marqueur important de notre volonté de nous attaquer tout de suite à l’habitat indigne », insiste l’adjoint au logement Patrick Amico.
A #Marseille, les écoles et les logements indignes ont été trop longtemps abandonnés, trop souvent les hontes de la République.
— Benoît Payan (@BenoitPayan) July 27, 2020
Ils deviennent avec ce premier budget le symbole du renouveau de notre ville. Le ton est donné ! pic.twitter.com/aq8zA1fZou