Comme nous en faisions état un peu plus tôt dans la journée, Martine Vassal, présidente LR de la Métropole Aix-Marseille-Provence et du Département des Bouches-du-Rhône, a officialisé sa candidature à la Mairie de Marseille, dans le cadre d’une conférence de presse qui s’est tenue au musée Regards de Provence. Cette déclaration était attendue, au lendemain d’une soirée dédiée à la restitution des groupes de travail organisés dans le cadre de « Marseille Métropole Audacieuse », le laboratoire d’idées qu’elle avait lancé le 12 mars 2019.
🔴#Marseille2020 | Je donne une conférence de presse au Musée Regards de Provence. https://t.co/7LD7ZwQoD4
— Martine VASSAL (@MartineVassal) 13 septembre 2019
Pas encore de programme mais 6 projets dévoilés
Cette déclaration marque donc la véritable entrée en campagne de Martine Vassal, qui a désormais six mois pour convaincre les électeurs marseillais. Pour cela, elle devra bâtir un programme à partir des quelques 10 000 propositions reçues dans le cadre de Marseille Métropole Audacieuse. « Les axes seront déroulés au fil de la campagne » a précisé l’élue LR, qui a néanmoins dévoilé une esquisse de projet pour Marseille dans un document transmis aux journalistes.
« Respirer, protéger, travailler, partager », tels sont les axes du projet que Mme. Vassal a esquissé devant la presse. Pour leur donner une portée concrète, elle a égrené six projets qu’elle souhaite mettre en œuvre si elle est élue. Faire de l’espace Borély un immense parc vert et bleu (une « oasis dans la ville »), renforcer la police municipale, agir pour l’emploi, lancer un « plan Charlemagne » en faveur des écoles de Marseille, se réapproprier le littoral et reconstruire l’hôpital de la Timone sont ces projets qui ont été annoncés par Mme. Vassal pour la ville qui l’a vue naître.
Volonté d’aller au-delà des partis politiques
Bien évidemment, la présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence a été questionnée sur la candidature de Bruno Gilles, qui entend également présenter une liste pour le parti LR. « Nous sommes amis » a-t-elle dit, avant de questionner la démarche de son concurrent à droite. « Bruno Gilles a fait le choix d’une carrière nationale (ndlr : il a renoncé en 2017 à son poste de maire des 4e et 5e arrondissement de Marseille pour se consacrer à son mandat de sénateur, en conformité avec la loi sur le non-cumul des mandats), moi ce n’est pas cela que j’ai fait comme choix » a-t-elle notamment déclaré, affirmant avoir toujours opté pour un ancrage local.
Sur la question de l’investiture de son parti, Martine Vassal a tenté d’éluder, jugeant que « Marseille n’est pas un parti. C’est une accumulation et un agglomérat de personnes qui sont différentes, et qui font sa richesse, donc il ne faut pas cantonner Marseille à un parti. L’investiture, j’espère que je l’aurai des marseillais et des marseillaises ». « J’irai jusqu’au bout » a-t-elle ajouté, balayant l’hypothèse d’un retrait de sa liste au cas où elle n’obtiendrait pas l’investiture des Républicains.
Prise de distance avec l’héritage de Jean-Claude Gaudin
Quant à Jean-Claude Gaudin, maire historique LR de Marseille depuis 25 ans, Mme Vassal a tenu à prendre une distance prudente : « J’ai énormément de respect et d’affection pour lui. Il a consacré sa vie à la ville de Marseille » a-t-elle déclaré, sans vouloir revendiquer ni son soutien ni son bilan. Toutefois, elle a donné un indice, en indiquant qu’il y aurait sur les listes électorales « un grand renouvellement ». « On a besoin de sang neuf » a-t-elle ajouté, tout en affirmant que le bilan de M. Gaudin n’était pas le sien. Une façon de ménager les uns et les autres, sur une ligne de crête ténue.
De plus, Martine Vassal a écarté toute volonté immédiate de rapprochement avec LREM, après un meeting tenu au Silo le 4 juillet dernier, pendant lequel elle avait invité Jean-Philippe Agresti, doyen de la faculté de droit d’Aix-Marseille et sympathisant LREM, à la rejoindre sur scène. « Il faut fédérer autour de soi » a-t-elle martelé, affichant sa volonté de construire une équipe de campagne autour d’un projet, au-delà des partis. « Marcheur, pas marcheur […], Marseille se construit avec l’ensemble des personnes qui veulent la faire avancer », a ajouté Mme. Vassal, en niant vouloir faire alliance avec LREM avant le premier tour.
Martine Vassal est prête à céder la présidence du Département
Dans l’hypothèse d’une élection de Mme Vassal à la tête de la ville de Marseille se pose la question du cumul des mandats, alors qu’elle préside déjà deux exécutifs locaux. « Je laisserai ma place à la tête du conseil départemental » a-t-elle déclaré, tout en souhaitant garder ses fonctions de présidente de la Métropole Aix-Marseille. Désormais, l’élue semble entièrement tournée vers la cité phocéenne, qui selon elle doit « devenir la plus belle ville du monde ». Un défi de taille, qui se jouera dans les urnes au mois de mars prochain.