L’Etat accusé : passe d’armes Gaudin-Serrus
Comme à l’accoutumée, alors que le budget primitif 2020 est soumis au vote et adopté, l’Etat sert de principal responsable du manque de moyens. L’ex-président de l’institution, Jean-Claude Gaudin, profite de cette dernière séance de la mandature pour dénoncer l’absence de « parole donnée » et le défaut de continuité républicaine alors que François Hollande, par la voix du gouvernement de Jean-Marc Ayrault s’était engagé à aider la Métropole, notamment en financement l’agenda métropolitain des Transports.
Une intervention qui répond aux réserves exprimées par le maire de La Roque d’Anthéron Jean-Pierre Serrus. « Comme conseiller métropolitain, comme représentant de 1,8 million citoyens métropolitains, je suis inquiet de constater l’insuffisance des moyens consacrés aux politiques métropolitaines et notamment à celle de l’amélioration de la mobilité. » Comment se résoudre ce qu’il appelle lui-même, « le cruel dilemme de défendre le seul intérêt de nos communes, ou bien de d’accélérer nos politiques partagées dont, en premier lieu, celle des transports » ? Sans doute avec une aide de l’Etat qui n’est pas venue malgré une mission interministérielle à rallonges sur le sujet des transports. Au passage, celui qui est désormais soutien du gouvernement et membre de La République en marche estime que cette aide aurait pu intervenir si une réorientation plus claire des dépenses avait été décidée au niveau métropolitain.
PDU et PLUi adoptés mais critiqués
Autre angle d’attaque utilisé par Jean-Claude Gaudin contre l’Etat : la promesse d’une fusion Département Métropole, encouragée par le gouvernement, crédibilisée par le rapport du préfet Dartout et qui est finalement repoussée à un examen éventuel dans les futures du printemps 2020. « On s’est un peu moqué de nous. Le gouvernement, et même le président nous ont dit faites la fusion. Nous y avons cru et nous avons travaillé pour cela. Et puis c’est renvoyé à plus long terme… » regrette M. Gaudin.
En mai dernier, Martine Vassal face aux atermoiements de l’Etat avait gelé l’adoption des plans stratégiques métropolitains. Ce 19 décembre, ils sont de retour en nombre. Outre le budget primitif – « il est plutôt provisoire que primitif » estime le communiste Marc Poggiale qui observe que la nouvelle assemblée issue des urnes municipales en mars prochain devra forcément le « revoir » – plusieurs textes majeurs sont adoptés à commencer par le Plan de déplacement urbain, le PDU défendu par Roland Blum ainsi que le Plan local d’urbanisme intercommunal Marseille Provence (PLUi) présenté par Laure-Agnès Caradec, malgré les critiques et réserves croisées des Verts à l’instar de Nouriati Djambae et de la centriste Anne Claudius-Petit. Nous reviendrons dans les prochains jours sur les principaux débats qui ont animé cette dernière séance métroplitaine de la mandature Gaudin-Vassal.
Les points à l’ordre du jour
Budget
– Approbation du Budget principal 2020 de la Métropole Aix-Marseille-Provence.
Économie
– Présentation de l’Agenda numérique
– Adoption de la Stratégie Europe 2021-2027
Mobilité
– Arrêt du projet du Plan de Déplacements Urbains Provence (PDU)
– Approbation du programme d’extension Nord-Sud du réseau de tramway de Marseille
– Gratuité des transports en commun métropolitains pour les forces de l’ordre et de sécurité
Stratégie territoriale de lutte contre l’habitat indigne et dégradé
– Création d’une société publique locale d’aménagement d’intérêt national (SPLAIN)
– Approbation de l’opération d’investissement “travaux copropriétés dégradées”
Aménagement
– Approbation du Plan Local d’Urbanisme intercommunal – Territoire Marseille Provence
– Approbation du programme de modernisation des ports métropolitains 2020-2025
Agenda environnemental
– Approbation du projet de Zone à Faibles Émissions mobilité (ZFEm) de Marseille
– Développement d’une offre en Gaz Naturel Liquéfié sur le terminal méthanier de Fos Tonkin
Gestion des déchets
– Plan Métropolitain de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés 2019-2025.