Un peu plus d’un mois après son lancement, le 18 avril, la mission d’information et d’évaluation sur la collecte des déchets de la Métropole Aix-Marseille Provence vient tout juste de s’achever. « Nous avons effectué la dernière visite de terrain hier (mardi 4 juin, ndlr) » précise Christine Juste, élue métropolitaine d’opposition (EELV) en charge de la mission, contactée par Gomet’.
Les informations recueillies dans le cadre de la mission sont à présent dans les arcanes des services métropolitains, qui doivent rédiger un rapport. Celui-ci sera présenté à titre informatif lors du prochain conseil métropolitain, jeudi 27 juin. Au total, la mission a donné lieu à des visites de terrain, ponctuées de quatre réunions techniques, qui ont réuni 25 membres, dont une vingtaine de maires de la Métropole et des élus de la Ville de Marseille, principalement du groupe d’opposition Pour une Métropole du bien commun. « Tout s’est très bien passé. Nous craignions que ce soit Marseille contre le reste du monde, mais les maires participants étaient très intéressés. C’est un sujet qui touche tout le monde », poursuit Christine Juste.
La collecte « plus compliquée à Marseille qu’ailleurs »
Si elle ne souhaite pas dévoiler pour l’heure le contenu du futur rapport, la conseillère métropolitaine déléguée à la propreté en esquisse les grandes lignes : « Le dépôt de Rabatau (Marseille, 8e) est vraiment un point de crispation pour les agents. Il est vraiment dans un sale état. On comprend les revendications syndicales … Clairement, on se rend compte que c’est un métier très difficile, mais qu’il l’est encore plus à Marseille. »
Pour preuve, le dernier bras de fer en date entre les syndicats et la Métropole, à la veille de l’arrivée de la flamme olympique, le 8 mai dernier. Une conséquence, selon l’élue, du manque de proximité : « A l’époque où les conseils de territoire géraient la propreté et la collecte, il pouvait y avoir plus de proximité avec certains maires de communes de petite taille ou de taille intermédiaire. Ces habitudes proximité ont perduré aujourd’hui, aucun bac à déchets n’est installé sans que le maire des communes en question ne soit consulté » détaille l’élue, qui cite en exemple Vitrolles ou encore Istres. De fait avec la disparition des conseils de territoire, la compétence propreté – voirie est remontée directement à la Métropole. La Ville de Marseille, qui avait la possibilité de la récupérer lors de la réforme de la loi 3DS, avait alors fait le choix, aux vues des charges adossées à cette compétence, de la décliner.
Trouver des alternatives à l’enfouissement des déchets
Avec cette mission, Christine Juste espère également tirer la sonnette d’alarme : « On va se prendre un mur budgétaire ! La taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) perçue par la Métropole couvre à ce jour 96% du budget alloué aux déchets. Avec l’interdiction prochaine de l’enfouissement des déchets, en 2026, tout les frais plus ou moins couvert aujourd’hui par la TEOM, ce sera fini. » Actuellement, le budget dédié à la gestion des déchets constitue environ 10,8% du budget total pour 2024 de 4,9 milliards, soit 475 millions d’euros. Progressivement, l’interdiction d’enfouir les déchets non dangereux valorisables va nécessiter d’accentuer le tri ou de trouver d’autres formes de valorisation, plus coûteuses. La Métropole vient tout juste d’amorcer l’obligation du tri des biodéchets, qui se met en place depuis janvier 2024.
Parmi les autres sujets à mettre sur la table, la redevance spéciale qui concerne les déchets professionnels. Christine Juste écarte en revanche la question des déchets sauvages, qui « ne relèvent pas de la collecte mais de la propreté, et qui pourraient faire l’objet d’une mission dédiée. » Reste à savoir si la présidente de la Métropole Martine Vassal suivra les conclusions de la mission et comment…
En savoir plus :
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