La question de la collecte des déchets, compétence métropolitaine, sera à nouveau au cœur des discussions du conseil de la Métropole Aix-Marseille Provence, qui aura lieu jeudi 18 avril, au siège de la Métropole, boulevard Charles Livon (7e). Et pas uniquement en raison du mouvement social initié mardi 9 avril par le syndicat CGT, qui regroupe une partie des agents de la collecte.
En effet, le groupe d’opposition à la Métropole – Pour une Métropole du bien commun (div. gauche) qui regroupe principalement des élus marseillais – s’est vu investi d’une mission d’information et d’évaluation sur la collecte des déchets dans la Métropole Aix-Marseille Provence. Le lancement de la mission a été impulsé par la présidente du groupe, l’élue marseillaise Sophie Camard, à laquelle la présidente de la Métropole, Martine Vassal, a donné son feu vert, dans un courrier daté du 6 avril. Sa création sera actée lors de l’assemblée plénière du 18 avril, au travers d’un article 49 bis, qui viendra se greffer à l’ordre du jour initial (voir en pied d’article).
C’est précisément l’élue Christine Juste, adjointe à l’environnement pour la Ville et conseillère métropolitaine déléguée à la propreté à la Métropole, qui sera en charge de mener à bien cette mission. Avec un ultimatum : que celle-ci soit finalisée avant les Jeux olympiques, qui démarreront à Marseille le 24 juillet 2024, soit un mois tout juste pour collecter les informations nécessaires à l’écriture d’un rapport, qui doit être présenté au conseil métropolitain du mois de juin. « A ce stade, nous n’avons pas plus d’informations sur la composition exacte de la mission. Un mois, c’est très court pour réunir l’ensemble des membres de la mission … Il va falloir y aller au galop, à raison d’au moins une réunion par semaine », s’inquiète Christine Juste à l’occasion d’une conférence de presse du groupe PMBC, mercredi 17 avril.
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Redevance spéciale, tri sélectif, éco-organismes… Les thématiques de la mission
Concrètement, la mission sera constituée d’une vingtaine de membres représentant à la proportionnelle les différents groupes qui constituent l’hémicycle. D’autres territoires, hors Marseille, pourront ainsi poser des questions, qui seront ensuite soumises aux services techniques de la Métropole, affirme Christine Juste.
Parmi les sujets que le groupe PMBC souhaite adresser au travers de la mission, la question de la redevance spéciale, qui concerne les déchets professionnels, « C’est le point noir numéro 1. Il faut savoir quels sont les moyens financiers et humains mis en place. Les problèmes ne sont pas les mêmes dans un village où il y a un seul boulanger, et à Marseille sur la place Thiars, avec des professionnels qui parfois ne jouent pas le jeu », illustre la conseillère métropolitaine déléguée à la propreté. L’élue prévoit aussi d’inclure dans les questionnements de la mission le recensement des éco-organismes et les chiffres du tri sélectif. Enfin, la mission devrait aussi se pencher sur les conditions de travail des agents de la collecte, à commencer par le renouvellement du parc de véhicules. « Il faut regarder quelles sont les conditions de travail, les moyens humains », poursuit-elle.
A ses côtés, Sophie Camard rappelle que cette mission n’est en aucun cas liée au mouvement social annoncé par la CGT. « Cela fait longtemps que nous nous soucions des conditions de travail des agents de collecte. Mais cette mission n’a pas été imaginée dans le but d’apaiser le conflit social, elle est totalement indépendante », affirme la présidente du groupe PMBC. En revanche, il y a un élément déclencheur à cette mission : il s’agit de la réorganisation de la collecte annoncée récemment par la Métropole : « Nous sommes d’accord sur le principe de diminuer la collecte des ordures ménagères pour la reporter sur celle du tri sélectif et des biodéchets (qui a commencé à se déployer depuis janvier 2024). Mais il aurait fallu d’abord faire de la sensibilisation auprès des habitants et mieux former les agents de la collecte aux nouveaux trajets », renchérit Christine Juste. Cette réorganisation est d’ailleurs l’un des arguments avancés par la CGT, avec les conditions de travail, pour justifier le préavis de grève déposé le 4 avril dernier. Les déchets n’ont pas fini de faire parler d’eux dans la Métropole …
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Les énergies renouvelables, transports et parkings également au menu du conseil métropolitain
L’assemblée plénière de jeudi sera une petite séance, avec « seulement » 65 rapports à l’ordre du jour. Ils n’en sont pas moins importants … Parmi les délibérations à guetter, la présentation du bilan 2022-23 des actions du plan Climat-Air-Energie qui vise à réduire les sources de pollution et la consommation d’énergie (rapport 7), mais aussi l’identification de zones d’accélération des énergies renouvelables dans neuf communes de la Métropole, dont Marseille (rapport 8).
Toujours sur le thème de l’énergie, les élus métropolitains se prononceront sur la création d’une société publique locale de l’énergie (rapport 35), détenue par la Métropole et le Département, dont le but est d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables sur le foncier de ces deux collectivités.
Au volet transports, la délibération 55 portera sur le lancement d’une étude pour la réalisation d’un bus à haut niveau de service (BHNS) entre le centre-ville d’Aix-en-Provence et la Duranne, un projet demandé de longue date par la maire d’Aix Sophie Joissains et promis par Martine Vassal lors de la dernière réunion du GIP transports dédié au plan Marseille en grand.
Enfin, les rapports 57 et 58 adressent le problème de l’insécurité dans les parkings Les Docks, Espercieux, République et Phocéens, dans le 2e arrondissement de Marseille. En janvier dernier, un incendie volontaire dans le parking République a causé l’arrêt du trafic des tramways T2 et T3 pendant de longs mois – il vient tout juste de reprendre du service. Les deux délibérations approuvent ainsi un avenant aux contrat d’exploitation des délégataires, QPark et Indigo, pour renforcer les moyens humains et financiers dans ces parkings, aux frais de la Métropole.
Document source : l’ordre du jour du conseil de la Métropole Aix-Marseille du 18 avril
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