Depuis le 1er janvier 2024, le tri des biodéchets est devenu obligatoire dans toute la France, en vertu de la loi Agec (anti-gaspillage et économie circulaire). Mais pas de panique si vous avez malencontreusement jeté vos coquilles d’œuf ou vos restes de légumes dans les ordures ménagères ! Vous ne risquez pas d’être verbalisé de sitôt.
En effet, dans un premier temps, c’est aux collectivités qu’il incombe de mettre en œuvre des solutions pour permettre aux administrés d’appliquer le tri des biodéchets. Si la Métropole Aix-Marseille Provence, qui est la collectivité compétente en matière de déchets, promeut depuis 2009 des solutions comme des composteurs ou lombricomposteurs, difficile pour les personnes qui ne disposent pas de l’espace nécessaire ou n’ont pas l’utilité du compost de s’y retrouver. C’est pourquoi la Métropole doit déployer à l’horizon 2026 au moins 2600 bornes de tri des biodéchets sur tout le territoire, dont 900 à Marseille – pour environ 870 000 habitants – dans le courant de l’année 2024. Viendront ensuite l’Est de la Métropole, puis l’Ouest en 2025-2026.
Invité sur le plateau de l’émission Planète locale sur BFM Marseille, émission réalisée en partenariat avec Gomet’, le vice-président en charge de la propreté Roland Mouren, également maire de Châteauneuf-les-Martigues, explique comment le tri des biodéchets va se déployer : « On va commencer par déployer les bornes du 9e au 16e arrondissement durant le premier semestre, puis du 1er au 8e durant le second semestre », détaille-t-il. Dans les 9e et 10e, 66 abri-bacs ont ainsi déjà été installés.
En fonction des secteurs plus ou moins assidus, ce nombre pourrait évoluer. Les différents point de collecte, qui s’apparenteront aux bornes de tri des déchets plastiques ou verre, seront recensés sur le site de la Métropole. Les opérateurs chargés de ramasser le compost doivent encore être précisés. L’objectif, in fine, est de produire du compost, qui sera distribué aux agriculteurs locaux. Mais ce n’est pas encore gagné …
♻️ Le tri des biodéchets démarre fort dans les 9e et 10e arrondissements de #Marseille ! 🚮
— Métropole Aix-Marseille-Provence (@AMPMetropole) January 24, 2024
🚮 @AMPMetropole a déployé son dispositif de collecte des biodéchets dans ce secteur, où 6⃣6⃣ abri-bacs ont été installés. pic.twitter.com/nH0XH53QZ3
« 3000 euros par tonne » : très cher tri des biodéchets
Malgré ce calendrier, Aix-Marseille Provence, qui est dans les clous de la loi, est en retard par rapport à d’autres métropoles comme celle de Lyon, qui a déjà déployé 1300 bornes depuis 2021. Interrogé à ce sujet, Roland Mouren défend le bilan métropolitain : « Si nous avions commencé à communiquer dessus en amont, les gens nous auraient demandé pourquoi les bornes ne sont pas encore disponibles. Nous préférons déployer lentement pour prendre le temps de communiquer », justifie-t-il.
Le vice-président métropolitain – et c’est là peut-être la raison principale de ce déploiement tardif – craint surtout la multiplication des refus de tri, qui coûteraient chers à la collectivité. En effet, selon l’élu, le processus de tri des biodéchets, de la collecte à sa transformation, coûterait à la Métropole 3000 euros par tonne. Le problème se pose aussi dans les cas où le tri serait “mal” fait à la source et nécessiterait un second tri par les services métropolitains. Parmi les secteurs où le tri des biodéchets pourrait poser problème, le centre-ville, en raison de l’afflux de touristes pas forcément sensibilisés, explique le maire de Châteauneuf-les-Martigues.
Si la Métropole craint de se heurter à cette problématique, c’est que son territoire figure déjà parmi les mauvais élèves du tri des déchets “classique” – plastique, carton, verre. Un rapport annuel de l’entreprise Citéo paru en novembre 2023 met en exergue ses lacunes, avec seulement 43 kilos de déchets recyclés – 38 kilos à Marseille – contre 72 en moyenne au niveau national.
Vidéo : le replay de l’émission Planète locale du 29 janvier avec Roland Mouren
En savoir plus :
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