La Maire de Marseille, Michèle Rubirola, s’oppose aux travaux en cours à la Porte d’Aix. Elle a estimé dans un communiqué du 24 juillet « qu’ils détruisent un espace boisé et précieux dans ces quartiers qui en sont dépourvus.»
L’espace boisé dont il est question se trouve entre le quartier Saint-Charles et la Porte d’Aix. Tout près de l’ancien parc Porte d’Aix inauguré puis refermé aussitôt l’été dernier, cet espace boisé en friche est barricadé.
A l’origine de ces travaux, le ministère de la Culture et l’Oppic (Opérateur du Patrimoine et des Projets Immobiliers de la Culture); la SNCF et le groupe Altarea Cogedim Provence, ces acteurs de l’aménagement urbain se sont vus octroyer, dans le cadre du projet Euroméditerranée, un permis de construire afin de créer, tout au long du Boulevard Charles Nédelec, l’Institut Méditerranéen de la Ville et des Territoires (IMVT).
Ce futur campus rassemblera l’Ecole nationale supérieure du paysage, une seconde partie de l’Ecole de commerce et de management (EMD), l’Ecole nationale supérieure d’architecture (Ensa-M) et l’Institut d’urbanisme et d’aménagement régional. Cet espace comptera entre autres des hôtels et des immeubles de bureaux, un bassin de rétention et un parking souterrain.
Si le projet intitulé « Parc Porte d’Aix- un souffle nouveau dans le quartier » promet de faire de ce lieu un poumon vert dans la Zone d’Aménagement Concerté Saint-Charles – Porte d’Aix, la construction de ce bâti en réduirait en réalité la verdure présente.
« La destruction de l’espace vert de la Porte d’Aix n’est pas acceptable » s’indigne Michèle Rubirola, la maire de Marseille dans son communiqué du 24 juillet (lire l’intégralité ci-dessous).
Accusant ouvertement les services de l’Etat, et la municipalité Gaudin qui a soutenu le projet, d’être les destructeurs de cet espace boisé, la nouvelle maire de Marseille se défend dans son communiqué de vouloir une ville plus verte: « Le développement de notre ville doit se faire en préservant les espaces verts auxquels les habitants tiennent tant » déclare Michèle Rubirola.
L’article L. 424-5 du Code de l’urbanisme permet à la mairie de retirer un permis de construire que «s’il est illégal et dans le délai de trois mois suivant la date de cette décision.» Passé ce délai, aucun retrait de permis de construire ne peut être effectué sauf si le bénéficiaire en fait la demande. Les conditions de la loi ne s’appliquent pas à ce cas précis.
Faire évoluer le projet pour maintenir l’espace boisé est le seul choix qui semble s’offrir à la mairie pour soutenir le projet d’une ville plus résiliente . Encore au stade des négociations avec les parties prenantes, Michèle Rubirola dit travailler avec son équipe « pour limiter l’impact de ce projet ».
Vendredi 24 juillet 2020- Communiqué de la Maire de Marseille
Réaction de Michèle Rubirola sur la destruction de l’espace vert de la Porte d’Aix
«La destruction de l’espace vert de la Porte d’Aix n’est pas acceptable. Des travaux validés par les services de l’État et ayant reçu le soutien de la majorité municipale précédente se déroulent actuellement à la porte d’Aix. Ils détruisent un espace boisé et précieux dans ces quartiers qui en sont dépourvus.Cela ne correspond pas au projet d’une ville plus verte que je défends avec mon équipe municipale. C’est pour cela que dès mon arrivée j’ai souhaité faire un point avec mes services. Nous travaillons pour limiter l’impact de ce projet et entamons une négociation avec les parties prenantes. Le développement de notre ville doit se faire en préservant les espaces verts auxquels les habitants tiennent tant. Pour que notre ville puisse devenir plus résiliente, les prochains projets de la ville devront respecter cette ligne que j’ai fixée lors de mon accession à la Mairie.»
Michèle Rubirola
Maire de Marseille
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