Énergie et motivation. Jeudi 28 mai, au sein de la Faculté de droit et science politique d’Aix-en-Provence, 550 jeunes de 12 à 25 ans, venus des académies d’Aix-Marseille et de Nice, défendent leur projet d’entreprise lors de la 13e édition du festival des Mini-Entreprises Provence Alpes Côte d’Azur. Chaque collège, lycée ou BTS de la région, représenté par un groupe d’élèves volontaires et à l’initiative du projet, tient un stand et anime un pitch de quatre minutes afin de présenter son produit aux jurys et au public. À la clef, des remises de prix.
Entreprendre pour apprendre : un pont entre l’enseignement et les entreprises
L’évènement est organisé par l’association Entreprendre pour apprendre (EPA) de la région, déclinaison locale de la Fédération nationale Entreprendre pour apprendre regroupant seize associations EPA. En partenariat avec l’Éducation nationale et diverses entreprises, elle met en œuvre la Mini-Entreprise, un dispositif visant à développer l’esprit d’entreprise chez les jeunes. Ces derniers sont accompagnés par des professeurs et mentors professionnels dans la création de leur propre entreprise, de la conception à la vente du produit.
Pour Jean-Paul Romet, président régional d’EPA, « cela permet de découvrir les métiers de l’entreprise, mais de manière très concrète et non de manière théorique. Ils vont travailler sur la connaissance des métiers en nommant par exemple un directeur général, ou encore un directeur de production ou un directeur marketing. »
En parallèle, les entreprises gagnent en visibilité auprès des jeunes. « Le dispositif essaye de donner envie aux jeunes de venir dans nos métiers, et pourquoi pas chez nous. On plante des petites graines. » explique Jean-Paul Romet. Et ce dès le collège : « Plus on est en amont et plus cela peut donner des envies de métiers. »
Des idées innovantes et une motivation débordante chez les mini-entrepreneurs
La plupart des jeunes construisent leur projet pendant un an, l’occasion de se familiariser avec les concepts essentiels du monde de l’entreprise. Certains ont mené une étude de marché pour fixer un prix, via des questionnaires en ligne ou des micros-trottoirs. Des collégiens de l’établissement Rocher-du-dragon à Aix-en-Provence, réunis sous le nom de L’ami du pain, expliquent avoir ainsi déterminé le prix de vente de leur produit, des sacs à pain, à 8 €, après avoir établi la disposition des gens à payer, entre 5 € et 10 €.
L’occasion également d’apprendre du vocabulaire technique. Un quatrième du lycée Pierre Puget à Toulon détaille le calcul du prix unitaire de son produit, le Pocket Soap, afin de déterminer le prix de vente. « Pour un prix unitaire de 10 à 15 centimes qui comprend le savon, le vinaigre et les étiquettes qui ont été nécessaires, on revend les Pocket Soap à 1 € ou 50 cts selon les formats. »
EPA valorise les démarches environnementales et sociales. Toutes les mini-entreprises s’y sont tenues. Par exemple, deux élèves en BTS au lycée Louis Pasteur, à Avignon, ont eu l’idée de faire un partenariat avec l’entreprise McCormick qu’ils ont visitée pour récupérer les petits pots d’épices jetés par l’usine. Ceux-ci sont ensuite remplis de cire bio. Les bénéfices du projet baptisé The Circle sont reversés à une association aidant les enfants au Liban.
Les jeunes entrepreneurs ont aussi acquis le sens du marketing. « Dans les hôpitaux, le personnel soignant doit écraser à la main les médicaments pour les personnes souffrant de dysphagie [ndlr : problèmes de déglutition]. Cela prend beaucoup de temps et est épuisant. MediTech, lui, écrase les médicaments automatiquement, ce qui permet d’économiser le personnel soignant. » Ces lycéens de l’établissement Thomas Edison, à Lorgues, ont également soigné leur communication en créant un flyer, un QR code et un compte Instagram et TikTok.
À l’issue de l’année, les élèves en ressortent grandis. « Ils sont transformés par rapport à septembre. Ils sont bien plus à l’aise dans leur prise de parole et ont davantage confiance en eux. Ce sont toujours des élèves très volontaires car ils travaillent leur projet plusieurs heures par semaine, en dehors de leurs heures de cours. » témoigne un professeur au collège Rocher-du-dragon à Aix-en-Provence. L’enseignant a à cœur d’encadrer ces élèves motivés pour leur apporter son expérience, lui-même ayant travaillé quinze ans dans le marketing avant d’être professeur.
Divers prix et labels pour valoriser les projets
Après avoir parcouru les stands et écouté les pitchs des multiples projets, plusieurs jurys ont remis une diversité de prix. À titre d’exemple, le prix Pitch récompense le groupe ayant réalisé la meilleure prestation sur scène pour présenter son projet. Cette année, il a été remporté par les élèves de la mini-entreprise L’ami du pain qui ont composé une chanson. Le prix du public est quant à lui décerné à ceux ayant récolté le plus de votes pour leur vidéo de présentation de l’entreprise. The Circle a remporté le prix avec une vidéo sur le format Brut. Les mentors et les enseignants les plus engagés ont également reçu un prix.
En outre, quatre labels sont distribués aux mini-entreprises remplissant des critères préétablis. Ainsi, Jean-Paul Romet, délégué emploi RSE chez EDF PACA, remet le label RSE qui incarne pour lui « savoir avoir des valeurs et être dans une démarche environnementale ». Le label Organisation des ressources humaines valorise quant à lui l’organisation en équipe. Le label Électron vert récompense les innovations liées au développement durable et le label Créativité est décerné au projet qui a su se démarquer de la concurrence.
Enfin, cinq groupes sont sélectionnés pour participer au Festival national des Mini-Entreprises, à Paris, le 12 juin. Il s’agit des lauréats du prix Numérique et du prix Or et Argent dans les catégories 12-15 ans et 15-25 ans.
Liens utiles :
Palmarès du Festival des Mini-Entreperises de l’année dernière
L’actualité d’Aix-en-Provence