Le scrutin du 15 mars 2020 restera comme un épisode hors norme. Le résultat majeur pour notre métropole, comme pour le pays, est que plus de 65 % des électeurs inscrits ne se sont pas déplacés lors de ce 1er tour des municipales. Un électeur sur trois, en sus des abstentionnistes habituels, a choisi de se confiner, laissant à d’autres le soin de départager les candidats. Nul ne peut dire quel biais cette « abstention pour cause sanitaire » a introduit dans l’expression finale. Néanmoins, lorsque 40 % de citoyens s’expriment, cela a du sens et nous allons tenter, avec la prudence nécessaire, de mieux comprendre comment a évolué au cours de ces derniers jours notre paysage politique métropolitain.
(1) L’incroyable prime au sortant
Un vent de conservatisme a soufflé sur les urnes des municipales. Quelle que soit leur couleur, quelle que soit leur histoire, des maires historiques que certains disaient de “l’ancien monde” ont décroché une élection de premier tour : François Bernardini à Istres, Gaby Charroux à Martigues, Nicolas Isnard à Salon, Frédéric Vigouroux à Miramas, Éric Le Dissès à Marignane, Loïc Gachon à Vitrolles, etc. Seule consolation pour les adeptes du renouvellement, peut-être à Allauch, Roland Povinelli, maire, autrefois socialiste, depuis 45 ans qui briguait un neuvième mandat est coiffé par un candidat municipal d’opposition des Républicains, Lionel de Cala.
Dans ce panel des élus du premier tour, l’option politique est seconde: les électeurs ont fait le choix de la continuité. A contrario, cela interroge sur les sortants, comme les édiles d’Aix-en-Provence (30 %) ou Aubagne (35 %) qui n’ont recueilli qu’un tiers des suffrages au renouvellement de leur mandat.