Naphtachimie dans le collimateur de la préfecture. Les nuisances de l’industrie pétrochimique sont toujours bien présentes sur le territoire. Ainsi, à la suite de plusieurs dysfonctionnements constatés par l’inspection des installations classées, depuis septembre 2024, au niveau du vapocraqueur du site pétrochimique de Lavéra à Martigues, le préfet des Bouches-du-Rhône a pris le 8 octobre un arrêté obligeant l’exploitant Naphtachimie (filiale à 100% du groupe Petroineos depuis 2023) à mettre en œuvre, en urgence, des solutions adaptées et pérennes.
A quoi sert le vapocraqueur ? Les explications sur le site de Naphtachimie
Des recours à la torche trop fréquents
En effet, selon les explications de la préfecture, « les services compétents de l’État ont constaté en effet, à plusieurs reprises des épisodes de torche générés par le vapocraqueur exploité par la société Naphtachimie. La mise à la torche est une procédure de mise en sécurité d’installations pétrochimiques, à la suite d’un fonctionnement non optimal d’unités sur la plateforme pétrochimique de Lavéra. Si la mise à la torche répond à un besoin de sécurité, le recours à cette procédure n’a pas vocation à être fréquent, d’autant qu’il entraîne des nuisances pour les riverains situés à proximité du site. »
En conséquence, à l’issue de l’inspection réalisée par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) le 3 octobre 2024, le préfet des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand, a pris mardi 8 octobre 2024, un arrêté qui vise, par l’analyse des épisodes récents de torche, à déterminer les causes de ces épisodes et à prendre toutes les dispositions nécessaires à la fiabilisation du fonctionnement du vapocraqueur. L’ensemble des prescriptions figurant dans cet arrêté vient compléter les prescriptions de l’arrêté du 19 juin 2018 fixant à la société Naphtachimie l’objectif de réduire les rejets atmosphériques de Composés Organiques Volatils (COV) pour le site de Martigues-Lavera.
Un rapport détaillé demandé notamment sur l’impact environnemental
L’exploitant Naphtachimie devra respecter les prescriptions suivantes sous deux semaines à compter de la notification de l’arrêté, en remettant aux autorités un rapport d’incident sur les épisodes de torche survenus depuis le 3 septembre 2024 précise la préfecture. Ce rapport devra être particulièrement pour : analyser et traiter les causes à l’origine des épisodes de torche. Le rapport d’analyse fourni devra répertorier l’ensemble des causes ayant conduit aux épisodes de torche. L’exploitant devra préciser, notamment, les actions correctives mises en œuvre ou planifiées visant à réduire l’occurrence de nouveaux épisodes; évaluer plus précisément les impacts environnementaux et sanitaires. Ce rapport devra également évaluer les quantités de polluants émis dans l’environnement. L’exploitant devra ensuite évaluer l’impact environnemental et sanitaire de ces épisodes de torche cumulés sur la base de l’analyse des polluants émis, des mesures dans l’environnement et des conditions météorologiques.
Après examen de ces éléments communiqués par l’exploitant, un arrêté complémentaire sera proposé dès que possible afin d’encadrer le plan d’actions permettant de fiabiliser la marche du vapocraqueur annonce la préfecture.
Lien utile :
Incident de Martigues-Lavéra : le préfet met la pression sur Naphtachimie