Après une longue expérience en Russie dans les compléments alimentaires pour animaux, Raphaël Guillou choisit Marseille pour son retour en France. Il vient de créer Pharmaplants, une start-up qui va travailler sur de nouvelles formules dans le domaine de la phytothérapie. Cette entreprise est l’émanation hexagonale de Natur-Tek. La société-mère, basée à Saint-Petersbourg depuis deux ans, a lancé un grand programme de recherche sur des « alicaments » à base de plantes. Le projet a obtenu le soutien du fonds pour l’innovation du gouvernement russe avec une enveloppe de 150 000 euros pour trois ans de travaux, complétée par la même somme issue de capitaux privés. Avec Pharmaplants, Raphael Guillou espère trouver de nouvelles ressources à Marseille et pourquoi pas en Europe.
Des partenariats en vue avec Naturex et Aroma Therapeutics
« J’ai choisi Marseille car il y a des équipes de recherches très pointues sur la phytothérapie et des pôles de compétitivité qui nous permettent d’accéder rapidement au réseau des potentiels partenaires », explique Raphael Guillou. Pharmaplants a donc rapidement intégré Eurobiomed, le cluster dédié aux biotechnologies à Marseille, et au pôle Pass (Parfums, arômes, senteurs et saveurs) de Grasse (06). Très vite, il s’est mis en relation avec des entreprises locales pour nouer des partenariats. Il est en lien avec Naturex, le géant avignonais des ingrédients naturels pour l’industrie agro-alimentaire : « Ils sont assis sur un stock gigantesque de matières premières inexploitées. Pharmaplants se propose de travailler sur cette pharmacopée pour dénicher un candidat au développement d’un nouveau médicament à base de plantes », avance Raphael Guillou. L’entrepreneur est également en discussion avec Aroma Therapeutics, start-up aixoise spécialisée dans les huiles essentielles, pour la création d’un partenariat qui permettrait à Pharmaplants de sortir un nouveau brevet pour l’utilisation de leurs molécules en santé animale.
La phytothérapie pour remplacer les antibiotiques
Pour l’heure, Pharmaplants est installée dans le bâtiment Regus aux Docks mais compte prendre des bureaux plus adaptés à son activité dès qu’elle aura recruté son équipe marseillaise. « Nous sommes en contact avec des biologistes et des chimistes travaillant dans des laboratoires publics et privés pour les embaucher », explique le patron. L’entreprise travaille notamment avec la faculté de pharmacie de La Timone sur des thématiques communes en phytothérapie. La maison-mère Natur-Tek va bientôt déposer un brevet sur une formule anti-bacterienne pour l’animal et aussi pour l’humain. « On cherche à remplacer les antibiotiques par les plantes. Même les big pharma s’y intéressent, c’est l’avenir », assure Raphael Guillou. La production va débuter au premier trimestre 2018 dans l’usine de Saint-Petersbourg et Pharmaplants espère suivre en France avant la fin de l’année prochaine. Pour cela, elle veut trouver un partenaire qui accueillerait des machines de production dont elle serait propriétaire : « Ainsi, ils profiteraient d’un équipement coûteux avec un minimum d’investissement et nous utiliserions leur savoir-faire en façonnage pour sortir nos produits sans avoir à créer immédiatement une usine », propose Raphaël Guillou. Pour financer son projet, il vise également les appels d’offres du fonds unique interministériel (FUI) et le fonds innovation de Bpifrance. Il se donne environ six mois pour décrocher les premières aides.
Repères :
Natur-Tek est présent à Hong-Kong depuis 2013 pour développer le marché chinois et depuis 2015 à Saint-Petersbourg où elle détient une usine de production de complément alimentaire.
Chiffres d’affaires 2016 de Natur-Tek Russie : 250 000 euros
Valorisation de Natur-Tek Russie : 1 million d’euros
Valorisation de Natur-Tek China: 1 million d’euros
Pharmaplants SAS a officiellement été créée en septembre 2016 et dispose d’un capital de 100 000 euros.