Depuis le 17 mars, 99 % de ses chantiers sont à l’arrêt. Pourtant, le patron de NGE, Antoine Metzger, garde le sourire et semble plus que confiant pour l’avenir : « Pendant que nos chantiers sont au point mort, nous pouvons compter sur carnet de commandes exceptionnel qui nous permet de traverser sereinement cette crise », indique le dirigeant du groupe de BTP.
Confiné dans ses bureaux de Saint-Etienne-du-Grès avec son directeur général, Jean Bernadet, et son directeur adjoint en charge des finances, Jean-Sebastien Leoni, Antoine Metzger a présenté à la presse mardi 21 avril des résultats rassurants en cette période d’incertitude. En 2019, NGE a réalisé un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros en hausse de 23% « Et le tout uniquement sur de la croissance organique pendant que nos concurrents affichent difficilement + 10% avec de la croissance externe », se félicite-t-il. De plus, son résultat opérationnel augmente de 40% passant de 48 à 68 millions d’euros. Pour autant, l’entreprise a décidé de ne pas verser de dividende aux actionnaires afin de soutenir le groupe pendant la crise sanitaire. « Notre capital est détenu à 80% par le management et les salariés (les 20% restants appartiennent à Crédit Mutuel Equity, NDLR). C’est une décision collégiale de toute l’équipe qui a semblé naturelle », assure Antoine Metzger.
NGE attend le redémarrage de la filière
Ses bonnes performances de l’année dernière lui ont surtout permis d’engranger un juteux carnet de commandes, « un record avec 4,1 milliards d’euros », annonce le président de NGE. Le groupe n’a enregistré aucune annulation de chantier. Il lui suffit d’attendre que la chaîne du BTP redémarre: « Si on le pouvait on redémarrerait tout de suite. On le ferait avec plaisir mais on est dépendant de toute une filière », explique Antoine Metzger. L’entreprise s’est massivement équipée de masques, gants et gel hydroalcoolique pour protéger ses 12 400 salariés. « Nos salariés sont plus en sécurité sur nos chantiers que dans un supermarché », assure le patron. D’ailleurs, le travail reprend doucement pour les équipes de NGE.
Le lundi 20 avril, le groupe a vu redémarrer 56 chantiers portant le nombre d’opérations en cours à 170. (cf graphique ci-dessous). La reprise devrait se poursuivre progressivement avec des disparités selon les régions. « Certains maîtres d’ouvrage ne veulent pas nous voir dans leur commune avant le 11 mai », raconte Antoine Metzger. Mais les perspectives restent plutôt bonnes et d’ici la date annoncée pour le déconfinement, NGE devrait voir repartir une bonne partie de ses chantiers, environ 220. « On devrait reprendre la quasi-totalité des opérations au mois de mai et monter en puissance cet été », estime Antoine Metzger. Sa principale préoccupation pour l’après-crise sera de rattraper le retard accumulé pour ne pas trop décaler les projets : « On se fixe l’objectif de réaliser tout ce que nous avions à faire cette année mais ce ne sera pas facile », avoue-t-il.
Une période électorale peu propice aux nouveaux marchés
Si le carnet de commandes de NGE lui permet de voir venir, les nouveaux contrats se font de plus en plus rares depuis quelques mois. En plus de la crise du coronavirus, la période des élections municipales a stoppé le lancement de nouveaux marchés « Nous sommes dans une période électorale qui n’en finit plus et il faudrait que nos élus relancent malgré tout des investissements pour soutenir l’économie du pays », prévient Antoine Metzger. Confiant dans la volonté de l’Etat d’aider les entreprises, il rêve à « un grand plan de relance des investissements, comme on en a connu par le passé et qui a souvent bénéficié au BTP ». D’ailleurs, NGE continue de recruter massivement de nouveaux collaborateurs. Il affiche un plan ambitieux de 4 500 embauches dans les quatre prochaines années pour arriver à un total de 15 000 salariés.
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