Cinq jours après son approbation en séance plénière, l’ouverture à la concurrence des TER prend forme en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Renaud Muselier, président LR de la Région Sud, présente mardi 2 novembre les lauréats des lots n°1, l’intermétropoles Marseille-Toulon-Nice (10% du volume de voyageurs), et n°2, les trois lignes secondaires dites “Azur” (23%). Malgré la colère des cheminots, l’ancien député européen passe à l’acte. « Si les trains arrivaient à l’heure comme en Région Grand Est (ndlr : 4% de retard), je ne l’aurai pas fait », se défend Renaud Muselier. Il a joute que « personne ne peut lutter contre ce phénomène, qui est européen ». Il assure que l’ouverture à la concurrence n’aura pas d’impact sur le prix des billets, ni sur celui des abonnements.
Transdev brise un monopole historique de 85 ans en remportant l’offre intermétropolitaine, plus convoitée, au nez et à la barbe de la SNCF. Début d’exploitation en juillet 2025 pour la société présidée par le polytechnicien Thierry Mallet. À cette date, la fréquence des aller-retours entre Marseille et Nice va doubler, passant de sept à quatorze par jour, avec une baisse de 40% des retards. La Région Sud signe au passage un chèque de 277 millions à Transdev afin de récupérer la maintenance et le nouveau matériel roulant. Ainsi, les 16 nouvelles rames consacrées à Marseille-Toulon-Nice appartiendront à l’institution régionale. Elles pourront chacune accueillir plus de 350 passagers et 12 vélos. Transdev veut « appliquer la même recette qu’en Allemagne », pays dans lequel Thierry Mallet se vante d’être le numéro deux du ferroviaire national.
« Un choc pour l’entreprise SNCF »
La SNCF ne repart pas bredouille de cet appel d’offres lancé en février dernier par la Région Sud. Le service public “gagne” le deuxième lot, où il était le seul à s’être positionné. Il s’agit des trois lignes Draguignan-Vintimille ; Cannes-Grasse et Nice-Tende. En décembre 2024, cet arc azuréen proposera 120 aller-retours par jour, contre 69 actuellement. Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, « partagé entre fierté et regret », parle tout de même d’un « choc pour l’entreprise » à notre micro. Il accepte le choix de Renaud Muselier, et sa défaite sur le lot n°1, même s’il « ne sait pas qualifier en quoi l’offre de Transdev est meilleure ». Christophe Fanichet assure que la SNCF se positionnera à chaque appel d’offres que les régions de France lanceront.
Le transfert des agents entre la SNCF et Transdev devrait s’organiser sur la base du volontariat entre 2023 et 2024. La société privée garantit un contrat similaire pendant quinze mois, et une meilleure rémunération qu’à la SNCF. Transdev informe qu’un recrutement de nouveaux personnels s’organisera, parallèlement à ce transfert de collaborateurs.
Liens utiles :
> TER de la Région Sud : ouverture à la concurrence, allez ZOU !
> Transdev double la SNCF sur la ligne Marseille-Nice