C’est un lieu emblématique de l’événementiel à Marseille. Depuis 1985, le parc Chanot à Marseille est géré par la Société anonyme de la foire internationale de Marseille (Safim) dont l’actionnaire majoritaire est Veolia Eau France, au côté de la CCI métropolitaine Aix-Marseille Provence. Fin 2023, cette convention vieille de trente-huit ans va prendre fin pour laisser place à une nouvelle gestion. La Ville de Marseille a publié en juin dernier le cahier des charges pour la reprise de l’exploitation, pour laquelle la Safim est candidate à sa propre succession. Les candidats avaient jusqu’au 1er août à 16h pour candidater.
Lien utile : Parc Chanot : l’inquiétude des salariés de la Safim après l’appel d’offres de la Ville – Gomet’
« Créer un nouvel événement innovant »
La Ville mentionne le futur de la Foire internationale de Marseille, événement phare organisé en septembre par la Safim à Chanot. « La Foire de Marseille est un événement majeur, tant pour la rentabilité du Parc Chanot, que dans la qualité de rendez-vous pour les Marseillais. Néanmoins, se pose la question de l’évolution de la Foire, à l’heure notamment où le digital prend de plus en plus de place dans les achats, et où la recherche de produits locaux et circuits courts est de plus en plus prégnante » peut-on lire dans la note de synthèse. La Ville affirme ainsi sans ambiguïté son intention de mettre fin à l’organisation de la foire au Parc Chanot pour favoriser « la création concomitante d’un nouvel événement plus innovant, ancré dans le paysage marseillais et provençal, adapté aux attentes des Marseillais et motif de séjour pour une clientèle touristique. »
Afin d’assurer une transition “en douceur,” la Ville de Marseille indique dans sa note de synthèse accompagnant le cahier des charges (voir en document source) se laisser une période d’essai de trois ans, à compter du 1er janvier 2024 jusqu’en 2027, pour « tester de nouveaux usages et de confirmer les potentialités du lieu pour garantir la pertinence du projet à long terme. »
L’évènementiel reste l’ADN du parc Chanot
Toujours dans sa note de synthèse, la municipalité fait part de sa volonté de faire de Chanot une place forte du tourisme d’affaires, secteur qui a généré « 42 millions de revenus en 2019 », tout en permettant un accès plus large aux Marseillais.
La municipalité affiche néanmoins trois critères : une diversification des activités et secteurs d’activité, un accueil évènementiel en phase avec les impératifs environnementaux ainsi qu’un « meilleur ancrage du Parc Chanot dans son environnement. » En outre, la Ville attend des candidats «qu’ils fassent preuve d’innovation » tout en présentant « un équilibre financier. »
Plus loin, la Ville précise ses attentes sur les propositions des candidats : le titulaire sortant, à savoir la Safim, ayant « d’ores-et-déjà prévu de programmer la tenue d’un certain nombre d’évènements » pour l’année 2024, les candidats à la reprise devront indiquer s’ils souhaitent ou non reprendre ces manifestations programmées, et « d’en tirer toutes les conséquences, notamment, financières. » Elle ajoute que le lauréat devra prévoir « le développement des capacités d’accueil évènementiel du site et une ouverture plus large au public : l’objectif de la Ville est de proposer une activité diversifiée et adaptée aux évolutions du secteur. »
Parmi les critères évoqués, la Ville mentionne aussi « le développement, la commercialisation et la promotion d’une nouvelle marque, propriété de la Ville de Marseille. » Enfin, le futur exploitant devra prévoir de nombreux travaux « d’urgence » notamment sur le Palais des événements, le Palais des arts, ainsi que le Palais des congrès, au sein du Parc Chanot.
Relier Chanot aux berges de l’Huveaune
Les conditions stipulent aussi que le futur exploitant devra assurer « la poursuite et le développement des actions menées en faveur du développement durable du site. » Interviewée par Gomet’ en décembre 2022, l’adjointe Samia Ghali, qui pilote le projet, insistait en effet sur l’importance de la question environnementale « au cœur du projet du parc Chanot. »
De fait, la Ville souhaite doter Chanot d’espaces verts, le site actuel étant très bétonné. Dans sa note de synthèse, la Ville reconnaît en effet que le site est devenu un « ilot de chaleur urbain important » avec une « température de surface de 8 à 9°C supérieure à celle mesurée au parc Borély en été. » C’est pourquoi l’un des objectifs de la délégation est d’augmenter la perméabilisation des sols, mais aussi d’optimiser la gestion des déchets. Enfin, la collectivité envisage de relier le parc à la trame verte située sur les berges de l’Huveaune.
Une gestion sous forme d’affermage et plus de convention d’usage
La Ville entend reprendre les choses en main sur Chanot, et cela passe par le changement de la nature du contrat qui la liera avec la société lauréate. L’exploitation ne sera plus placée sous l’égide d’une convention d’usage et de gestion, mais sous la forme d’un affermage durant trois ans, qui laisse moins de marge de manœuvre à l’exploitant, bien que la nuance soit sensible. Les risques reposent toujours néanmoins sur l’exploitant. L’exploitant devra ainsi verser une redevance à la Ville, issue des sommes versées par les usagers.
A noter qu’aucune mention d’un projet de logement social dans le parc Chanot n’est faite dans la note de synthèse, contrairement à ce qu’avaient laissé entendre les débats lors du conseil municipal du 16 décembre 2022. Contactée par Gomet’ afin d’avoir des précisions à ce sujet, la communication de Samia Ghali nous indique que le logement social sera envisagé « dans un deuxième temps en 2027 », à l’issue de la période transitoire de trois ans.
Document source : la note de synthèse sur le parc Chanot
Liens utiles :
> L’appel d’offres sur le site de la Ville de Marseille
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