Lors du conseil municipal de Marseille le 16 décembre, l’adjointe aux grands équipements, Samia Ghali, a esquissé le nouveau visage du parc Chanot : un lieu plus vert, moins encombré de véhicules, et où le logement social et les congrès pourraient cohabiter. Historiquement géré depuis 1985 par la Safim, le parc des congrès et des expositions s’apprête à changer de gestionnaire en janvier 2024. La ville de Marseille se donne trois ans pour repenser cet équipement, gage d’attractivité du territoire.
L’avenir du parc Chanot est en jeu depuis 2019. Si le contrat de gestion avec la Safim, présidée par Loïc Fauchon, devait d’abord prendre fin sous l’ancienne mandature de droite fin 2019, Benoît Payan l’avait une deuxième fois prolongée fin 2020 en accédant à la mairie. Le timing était trop serré et le Covid était passé par là. De fait, le contrat de délégation de service publique (DSP) entre la ville et la Safim court toujours jusqu’au 31 décembre 2023. Mais la ville ne peut plus le prolonger.
A compter du 1er janvier 2024, le Conseil municipal du 16 décembre a adopté la mise en place d’une exploitation transitoire du lieupendant trois ans. Dans le rapport 27, la ville précise que ce contrat prendra la forme d’une délégation de service publique (DSP) pour« travailler en parallèle sur un projet d’envergure », soutient Samia Ghali.Le nom du nouveau gestionnaire de cette DSP résultera d’une consultation début 2023. L’exploitant devra réaliser deux millions d’euros de travaux nécessaires pour accueillir des événements sur le site et pourra exploiter la marque« Foire Internationale de Marseille».
Faire de Chanot un lieu des transitions environnementales et sociales
Repenser un espace de 120 000 m2, bétonné, au carrefour de tous les transports et à quelques pas de l’Orange Vélodrome, qui draine un million de visiteurs chaque année, est un enjeu de taille pour Marseille. D’autant que le lieu est un îlot de chaleur qui souffre du manque de verdure. « Chanot est le site le plus chaud de Marseille, il n’a que 2% d’espaces verts. Ce que je peux dire, c’est que nous souhaitons aller largement au-delà pour atteindre les 30% d’espaces verts », esquisse l’élue. Sébastien Barles, adjoint à la transition écologique, souligne que les halls aussi sont de « véritables passoires énergétiques. »
Chanot est le site le plus chaud de Marseille, il n’a que 2% d’espaces verts
Samia Ghali, ajointe aux grands équipements de Marseille
Bien que la mairie se donne du temps pour réfléchir à l’évolution du parc, elle a déjà sa petite idée. Des lieux de détentes et de promenades pourraient être dessinés, comme une grande coulée verte reliant l’embouchure de l’Huveaune. Samia Ghali espère également « créer du logement social » et « installer du service public pour les habitants. » En revanche, l’élue insiste sur le besoin de prolonger les activités salons, congrès, séminaires et les foires qui génèrent de l’attractivité économique pour la ville. « Il est nécessaire pour l’image et l’économie de Marseille », revendique-t-elle.
Un travail sur lequel, les élus de la CCI, de la Ville et de la Métropole, auront certainement leur mot à dire. « Tout se fera en concertation les adjoints concernés. Ce sera un travail collégial que je dirigerai », promet la maire adjointe.
Quid de GL Events, Fimalac, l’OM et leurs alliés ?
Il reste à connaître les réactions des grands industriels de l’événementiel, souvent associés à des partenaires, qui avaient pointé le bout du nez pour envisager une reprise du site enfin d’en faire un parc des expositions moderne et attractif. Parmi eux, plusieurs acteurs avaient déclaré leur intention de se porter candidat à commencer par le leader mondial GL Events, basé à Lyon, associé à Vinci et la Banque des Territoires. Le groupe Eiffage était également partant et pourrait être associé à un opérateur américain. L’Olympique de Marseille, opérateur de l’Orange Vélodrome, allié éventuellement à la Caisse d’épargne Cepac, se disait également très intéressé. Enfin, l’actuel exploitant, la Safim, souhaitait également rempiler. Elle était associée lors du premier tour de piste à Fimalac, le Crédit agricole et la CCI Marseille Provence.
[Document source] Rapport 27 de Conseil municipal de Marseille
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