La dernière exposition éphémère du Mucem a de quoi interloquer le public. Baptisée « On danse ? », elle questionne la place de la danse dans notre société. Sans aucun objet physique à contempler, mais six heures de vidéos sous forme de films, pièces sonores et extraits de textes. « Les premiers visiteurs ont été étonnés, parce qu’ils s’attendent à voir des objets. Pour eux, le Mucem, c’est ça », explique Mathieu Rozières, vice-président d’Aix Marseille French Tech et initiateur du rapprochement entre les deux structures. « On essaye de leur faire comprendre que là, l’image est un objet », ajoute Jean-François Chougnet, président du musée.
Un partenariat qui « aurait dû arriver plus tôt »
Quand on lui demande d’où lui est venue l’idée de travailler avec le Mucem, Mathieu Rozières rétorque sans attendre : « La question c’est plutôt pourquoi on n’y a pas pensé avant ? ». Son souhait est de réaliser sur le territoire d’Aix-Marseille ce qui se fait déjà ailleurs, notamment à Austin (États-Unis), lors du South by Southwest Festival (SXSW). « On est là-bas à la fusion entre la tech, la culture et le numérique. Je pense que ça représente le futur ». Une idée partagée par Pascal Lorne, président d’Aix-Marseille French Tech. « Je suis convaincu que la culture et la technologie doivent plus que jamais entrer en résonnance. Il est temps de construire des ponts entre eux et d’ouvrir une réflexion sur ce sujet. Et ce n’est pas seulement en mettant le digital au service de l’art. C’est trouver une colonne vertébrale pour les faire communiquer ».
Signature d’un partenariat entre @Mucem de #Marseille et @AMFrenchTech pour la nouvelle #exposition #OnDanse du musée. Une expo 100% numérique qui propose un télescopage de l’art et la technologie pic.twitter.com/UzggS6e4BL
— Gomet’ (@Gometmedia) 22 janvier 2019
Les lieux culturels, labo des start-up locales
Premier axe concret du partenariat entre les deux structures : faire du Mucem un « living lab », autrement dit, pour éviter un anglicisme, un laboratoire pour les start-up locales. Elles pourront y tester leurs innovations en grandeur nature auprès des plus de 500 000 visiteurs du musée (nombre d’entrées aux expos enregistrées en 2018). « Grâce à la convention, on aura une visibilité sur un an et demi sur le programme du Mucem. On pourra alors en parler à nos start-up et créer du lien entre eux », détaille Mathieu Rozières. Le vice-président de la tech marseillaise compte élargir les possibilités pour les jeunes pousses locales, en signant des partenariats avec les autres lieux culturels du territoire. Des initiatives qui permettront en plus d’aller chercher des fonds européens dédiés au développement de grands projets artistiques.
Créer une union entre les différentes filières
Ces conventions s’inscrivent dans un projet plus global porté par Aix-Marseille French Tech et baptisé « Content for future ». Il consiste à établir une union entre les filières des industries créatives, de la culture et du numérique pour faire rayonner le territoire. Cela passera par la création d’un think tank, un regroupement d’experts de ces domaines, à l’image du Media Club de Paris (associations des professionnels de l’audiovisuel qui regroupe différentes professions du monde des médias). Par du mécénat également, pour que les adhérents d’AM French Tech s’emparent du phare d’attractivité qu’est le Mucem afin de s’en servir pour leur partie business.
« L’idée est aussi d’organiser un cycle de conférences en association avec de grands événements culturels locaux. Pour qu’il y ait des débats entre d’un côté un artiste et de l’autre un développeur ou un universitaire, sur un thème en lien avec la manifestation », met en avant Mathieu Rozières. Les mondes de la culture et du numérique n’ont pas fini de dialoguer.
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