Elles s’étaient donné rendez-vous sous l’ombrière du Vieux-Port comme chaque samedi depuis cinq semaines. Selon les estimations de la préfecture de police, 6000 personnes se sont de nouveau réunies ce samedi 14 août pour manifester contre l’instauration du passe sanitaire, un chiffre identique au samedi précédent. Reportage au coeur de la manifestation.
Sous la chaleur écrasante de l’après-midi, sans masques ni gestes barrières, les manifestants se massent, pancartes au poing, autour d’un animateur visiblement auto-désigné de la manifestation. La bouche collée à son mégaphone, celui-ci appelle d’une voix grésillante à la « désobéissance civile » : « Les smartphones sont des objets dégueulasses et on va laisser les policiers toucher sans gants nos téléphones alors qu’eux-mêmes ne sont pas soumis au passe sanitaire ? » ou encore « Le Gouvernement veut faire peur à la population pour accélérer la vaccination » font partie, pelle-mêle, des motifs qu’il invoque pour justifier la mobilisation.
A deux pas de là, Lucien évoque un autre argument : « Je ne suis pas contre la vaccination, je suis contre la mise sur le marché conditionnelle. Tous les gens qui se font injecter participent à une thérapie expérimentale, à leurs risques et périls », argue-t-il. Selon le site de l’Agence national de sécurité du médicament (ANSM), une AMM conditionnelle est une procédure qui, dans le contexte de la pandémie, « permet l’autorisation de médicaments qui répondent à un besoin médical non satisfait avant que des données à long terme sur l’efficacité et la sécurité ne soient disponibles ».
« Ce qui est en train de se passer est très grave, on nous prend pour des débiles. Il faut se battre, et pas seulement les samedis, car sinon nous allons vivre dans un monde dont personne ne veut », s’emporte violemment une jeune manifestante, au micro de Gomet’. A noter dans le cortège la présence de l’ex-maire de Cabriès et actuel élu à la Région Sud sous la bannière Rassemblement national, Hervé Fabre-Abrespy, ou encore la présence d’organisation comme le syndicat Sud CGD (Centre de gérontologie départemental).