Désorganisation flagrante dans le cortège, quelques heurts avec la police
Rapidement, le cortège se dirige vers la rue de la République, qu’il remonte en scandant tour à tour La Marseillaise ou encore « Macron, démission !». Mais arrivé au bout du boulevard de Dunkerque, l’agitation se fait sentir : une partie des manifestants souhaite aller directement bloquer l’autoroute tandis qu’une autre préconise de se rendre au siège de l’ARS, situé boulevard de Paris à Marseille. La désorganisation semble régner dans ce cortège qui n’a ni organisateur, ni trajet fixe. C’est finalement cette seconde option qui est choisie : « Corrompus », « démocratie », « Je ne me vaccine pas » taguent d’un rouge colérique des activistes sur les vitres du bâtiment. Parmi eux, une jeune femme en tenue du bataillon des marins-pompiers de Marseille.
« Le 15 septembre prochain, si le gouvernement ne revient pas sur sa décision, je ferme mon cabinet »
Les manifestants se dirigent ensuite vers l’hôpital européen, pour protester contre l’obligation faite aux soignants de se faire vacciner d’ici le 15 septembre. Ils sont d’ailleurs nombreux à avoir enfilé leur blouse blanche pour défiler. Elsa est sage-femme libérale : « Le passe sanitaire est tout simplement une privation de nos droits. J’ai toujours pris les mesures nécessaires dans mon cabinet pour protéger mes patientes. Le 15 septembre prochain, si le gouvernement ne revient pas sur sa décision, je ferme mon cabinet », affirme-t-elle, résignée.
Les manifestants se dirigent ensuite vers la gare Saint-Charles, où les forces de l’ordre les attendent et tentent de les empêcher de bloquer l’autoroute. Le cortège se scinde une nouvelle fois : ceux qui souhaitent les affronter et ceux qui veulent continuer d’avancer coûte que coûte, en remontant vers la gare. Le débat anime les manifestants : faut-il attendre le reste du groupe, resté affronter les forces de l’ordre, ou continuer sans eux ? « Un cortège doit être en perpétuel mouvement, il faut continuer ! », exhorte l’une des participantes. « Si on les laisse derrière, le cortège va s’effriter et n’aura plus d’intérêt », lui rétorque vivement une autre. Le second groupe finit par rattraper le premier, et la procession se poursuit boulevard Dugommier, puis sur la Canebière, pour enfin remonter Saint-Ferréol jusqu’à la préfecture. Sans surprise, un escadron de policiers les attend derrière des barrières, marquant la fin du cortège.
Pour ce cinquième samedi consécutif, la mobilisation s’est déroulée de façon plus apaisée que les fois précédentes. Des journalistes avaient notamment été pris à partie lors des précédents défilés. Plusieurs médias ont annoncé porter plainte, à l’instar de France Télévisions, à la suite des violences commises à l’égard d’une équipe de reporters à Marseille.
Cette nouvelle manifestation intervient alors que la préfecture des Bouches-du-Rhône vient d’annoncer l’extension du passe sanitaire aux centres commerciaux de plus de 20 000 m². La prochaine échéance, le 30 août, prévoit l’obligation du passe sanitaire pour les personnes travaillant dans les lieux où il est exigé. Une mobilisation à l’échelle nationale est d’ores et déjà prévue le samedi 4 septembre .
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