C’est une rentrée scolaire dont les marseillais se souviendront. Le Président de la République, Emmanuel Macron, s’est exprimé jeudi 2 septembre en fin d’après-midi au jardin du Palais du Pharo. Face à l’état de délabrement de 174 écoles marseillaises, il précise la participation d’État pour le plan écoles. Une vaste opération de réhabilitation du bâti scolaire à 1,2 milliard d’euros initiée par la Ville de Marseille (lire notre dernier article).
Le Président s’était rendu le matin même dans l’école Bouge (13e arr.) afin de constater l’état du bâti, et d’échanger avec les enseignants, la direction et les élèves d’une classe de CM2.
« Nous avons 174 écoles de la ville qui sont considérées dans un état de délabrement tel que l’apprentissage y est devenu impossible. Il n’y a pas d’autres territoires de la République où il y a une telle concentration de difficultés sur le bâti scolaire », souligne le président de la République. Il estime que Marseille ne peut pas « se débrouiller seule » pour rénover ses écoles, et pour offrir des conditions d’apprentissage convenables aux élèves.
Il existe « un problème bâtimentaire, et un problème de fonctionnement, avec trop de grèves des agents municipaux […] C’est une mécanique qui n’avance plus ». Emmanuel Macron précise bien que c’est à Benoît Payan (lire aussi l’intégralité du discours du maire de Marseille prononcé au Pharo avant celui d’Emmanuel Macron page suivante) de trouver une solution pour résoudre ces soucis de fonctionnement. Et concernant le bâti ? « Nous allons être à vos côtés », lance Emmanuel Macron, alors que la pluie fait son apparition. « Les dotations exceptionnelles du plan de relance permettent déjà la rénovation d’une quinzaine d’écoles à Marseille », poursuit le Président, soulignant le travail accompli par l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) . « L’école que nous avons visité ce matin, par exemple, sera rénovée avec 90% de financement de l’État », affirme Emmanuel Macron. Il annonce également l’installation de dix micro-collèges et dix micro-lycées dans les quartiers les plus en difficulté de Marseille.
[Verbatim] Financement : « on trouvera les bons mécanismes »
« Il faut que d’abord, on y voit clair sur le nombre d’écoles qu’on doit mettre dedans, parce que dans nos 174 écoles, il y en a qui sont en train d’être prises en charge dans le cadre de nos programmes de l’ANRU, des financements déjà décidés. Et donc cette société, on y mettra un financement conséquent, et je souhaite qu’on prenne les prochaines semaines pour finaliser à la fois l’organisation et en quelque sorte les quotes-parts. Mais je le dis très clairement, compte tenu de l’urgence, on y interviendra. On y interviendra en subventions, en avances remboursables ; on trouvera les bons mécanismes. Et je demande à Monsieur le préfet et Monsieur le recteur en lien avec Monsieur le maire, de finaliser cette société et son financement et ce qu’on y met dedans. Je le dis, il faut porter des projets innovants que ce qu’on a vu ce matin. »
Emmanuel Macron imagine « l’école du futur » à Marseille
Comme nous l’annoncions en juillet dernier (voir notre article), une société ad-hoc va être créée sous pilotage de l’État, et avec Benoît Payan comme président. Elle aura pour objet la rénovation des écoles les plus délabrées de Marseille. Le montant que l’Etat va mettre sur la table n’a pas été annoncé. Selon l’Elysée il dépendra du chiffrage des travaux et des projets à réaliser. Emmanuel Macron souhaite qu’elle soit mise en place d’ici la fin de l’année avec une sécurité renforcée dans les établissements, et des innovations. « Nous devons donner plus de libertés en même temps que nous donnons plus de moyens », indique le Président, qui veut faire des quartiers en difficulté de Marseille un « laboratoire » pédagogique. Une initiative qui pourrait permettre aux directeurs d’écoles de penser les temps sportifs, les temps de pauses et les temps culturels différemment, grâce à la participation d’acteurs extérieurs. Une sorte « d’école du futur », précise Emmanuel Macron. Cette innovation concernerait 50 écoles marseillaises, définies en concertation avec les élus, les familles, les collectifs de parents d’élèves, dès la rentrée 2022/2023. Si les résultats sont concluants, le Président souhaite généraliser cette nouvelle méthode d’enseigner.