Après les télécoms, le marché et ses besoins sont désormais alimentés par la croissance du numérique et l’explosion des usages. « Le téléphone c’est devenu d’abord un appareil photo. Il lui faut des capteurs, et de plus en plus, car les applications se multiplient notamment dans la santé. Et elles font souvent appel à l’analyse de la couleur. Les filtres multi-spectraux. devraient pouvoir dans le futur donner de plus en plus de données médicales à l’utilisateur. Dans l’alimentation l’analyse fine de la couleur peut évaluer si une viande est fraîche ou pas… » On l’aura compris. L’analyse multi-spectrale produite par les composants développés au sein de l’Espace photonique surfe sur des besoins de plus en plus énormes…
Partenariat économique, recherche : des collaborations encadrées
Comme dans toute les plateformes technologiques d’Aix Marseille, l’activité est double : recherche fondamentale et recherche appliquée. Concernant les entreprises, la plateforme s’inscrit en complémentarité avec le monde économique.
« Les industriels ont besoin de faire des composants, de vendre et de faire des bénéfices. Nous notre rôle c’est d’essayer de proposer des nouvelles solutions qui vont pouvoir être par la suite transférées directement aux industriels. Quand ces derniers ne sont pas prêts à prendre le risque d’un développement, nous qui n’avons pas les mêmes contraintes, allons nous engager à faire un prototype. » Il y a beaucoup de demandes qui émanent du CNES, le Centre National d’Etudes Spatiales pour les technologies des satellites du futur. Mais l’Espace photonique n’est pas destiné qu’aux gros industriels. Les PME du territoire ont aussi des besoins et mais ne souhaitent pas forcément acquérir ce type d’équipements, faute de moyens ou de réels besoins. « C’est à ce moment là que l’on intervient » souligne le chercheur.
Quant à la valorisation, les règles sont fixées dès le départ. « Soit il s’agit uniquement d’une prestation, soit on sait que des innovations peuvent déboucher à l’issue du projet, et dans ce cas, nous nous engageons dans un contrat de recherche qui comprend un volet brevet. » Les exemples sont nombreux. Julien Lumeau évoque ainsi une société (sans dire son nom pour des raisons de confidentialité) avec laquelle une technologie a été développée pour la sécurisation des billets de banques. « Le contrat de recherche portait sur des nouveaux éléments de sécurité avec des variations de couleurs. On a déposé un brevet car nous avons réalisé des effets jamais vus. Le brevet est en cours d’analyse. Et nous regardons dès à présent comment cette invention peut être transférée au monde industriel. »
Différents mode de contractualisation avec les entreprises
Cette ouverture au monde économique ne fait pas oublier le travail de recherche. L’équipe de Julien Lumeau a ainsi publié une dizaine d’articles scientifiques majeurs dans l’année. Science, brevet, prestation… Trois tableaux sur lesquels l’Espace Photonique fait briller le savoir-faire d’Aix Marseille.