C’est devenu un repaire visuel pour de nombreux consommateurs. Conçu par des experts en nutrition, adopté en France depuis 2017, sur la base du volontariat, le Nutri-Score, qui classe les produits de A à E selon leur composition et leurs apports nutritionnels, va faire peau neuve.
Le gouvernement vient d’annoncer avoir validé la modification des règles de calcul. Les ministres Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités), Yannick Neuder (Santé, Accès aux soins), Eric Lombard (Economie), Véronique Louwagie (Commerce) et Annie Genevard (Agriculture) ont tous signé, vendredi 14 mars, l’arrêté actant l’entrée en vigueur progressive du nouveau dispositif, « tout en demandant une démarche d’amélioration continue du dispositif », écrivent-ils, signe des tiraillements apparus ces dernières semaines.
Nutri-Score : les réserves de la ministre de l’Agriculture
La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, avait notamment assumé publiquement bloquer la publication de l’arrêté, reprochant à la nouvelle version du Nutri-Score de donner une mauvaise note aux produits “remarquables” du terroir, fromages et charcuterie notamment. Gage donné au secteur agro-alimentaire : les ministres assurent qu’ils seront « attentifs à ce que ce système (…) ne nuise pas aux produits issus de la richesse de nos terroirs et symboles de notre patrimoine culinaire ». Ils entendent ainsi rester « vigilants aux effets de bord » que la nouvelle méthode de calcul « engendre pour les produits issus du savoir-faire français ».
« Les enjeux impératifs de santé publique »
Tous se sont malgré tout rangés derrière « les enjeux impératifs de santé publique ». « Un Français sur deux est en situation de surpoids ou d’obésité aujourd’hui, avec des inégalités sociales et territoriales très fortes. La santé et l’alimentation sont indissociables », rappellent les ministres, qui s’engagent ainsi à « promouvoir ce modèle alimentaire en le rendant accessible à tous ».
Un comité scientifique indépendant a évalué le système de calcul du Nutri-score pour l’adapter aux avancées scientifiques et aux contributions des parties prenantes, telles que les associations de consommateurs et les acteurs économiques.
Un nouvel étiquetage qui tient compte des récents travaux scientifiques
Plus sévère à l’égard de certains produits transformés par l’industrie agroalimentaire, le nouvel étiquetage permettra notamment de mieux distinguer les aliments selon leur teneur en sel et en sucre ainsi que de différencier de manière plus précise les aliments complets riches en fibres et leurs alternatives raffinées. Il améliorera également « la classification des poissons gras (sources d’oméga 3) et des huiles moins riches en acides gras saturés, ainsi que la différenciation entre les boissons selon leur teneur en sucres tout en prenant en compte la présence d’édulcorants pour limiter leur usage en substitution du sucre », explique le communiqué gouvernemental.
Deux ans pour mettre à jour les emballages
Les entreprises et marques engagées dans cette démarche volontaire ont désormais « deux ans pour mettre à jour leurs emballages et apposer le nouveau Nutri-Score ». Des campagnes de communication seront déployées par Santé Publique France à compter de juin 2025 pour compléter l’information des consommateurs en ce sens.
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