Le Grand port maritime de Marseille (GPMM) lance un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour la reconversion du silo à sucre d’Arenc inoccupé depuis maintenant six ans. Cet équipement datant des années 60 est composé d’un bâtiment de stockage de 3 600 mètres, d’une tour de pesage, d’un quai de livraison par camions ainsi qu’un ensemble de bandes convoyeuses, anciennement dédiés au stockage de sucre non raffiné. Cependant, c’est surtout l’emprise foncière de 10 000 mètres carrés en plein cœur de la zone d’activité restreinte du port qui risque d’intéresser les candidats. « Le site nécessite un désamiantage complet donc une déconstruction semble l’option la plus plausible », explique à Gomet’, Lionel Rivière, le directeur de la valorisation du patrimoine et de l’innovation du GPMM.
Vracs solides, data center, logistique… plusieurs options pour le silo à sucre
Dans son AMI, le port précise les projets qu’il aimerait voir s’installer. Le maintien d’une activité de vracs solides est la priorité : « Nous sommes avant tout un port donc l’accueil de marchandises est notre métier principal », précise Lionel Rivière. Toutefois, il reste ouvert à d’autres options comme l’arrivée d’un acteur de logistique urbaine : « On a largement développé la logistique sur Fos avec Distriport mais le foncier se fait de plus en plus rare. Alors ce terrain à proximité de la ville et des voies d’accès vers l’extérieur est très propice au développement d’un projet de logistique urbaine », avance le cadre du GPMM. Enfin, la dernière possibilité serait l’arrivée d’un nouveau data center. « Avec la transition énergétique, le numérique fait partie d’une des priorités du plan stratégique du port », rappelle Lionel Rivière. Ainsi, le silo pourrait intéresser des acteurs comme Interxion, déjà bien installé sur les bassins Est, ou d’autres : « Nous avons des contacts avec plusieurs groupes du secteur numérique », indique-t-il. Au total, le port attend une quinzaine de réponses d’ici le 31 janvier prochain.
Un appel à projet au printemps 2022
Cet appel à manifestation d’intérêt n’est que la première étape du processus. Il servira à identifier les candidats sérieux avant le lancement d’un appel à projets au printemps prochain. Le lauréat définitif sera désigné vers la fin 2022. « Ensuite, nous lancerons une concertation publique et le projet devrait sortir environ trois ans plus tard », explique Lionel Rivière.
Quai de la lave : Un nouveau projet dévoilé en février
Le silo à sucre représente l’un des derniers fonciers disponibles du port à Marseille. Le J1 va bientôt accueillir le projet « La Passerelle » et le J0 semble réservé pour le futur siège social du GPMM. « Il reste encore le J2 et le J3 mais le Président de la République a, semble-t-il, la volonté d’y voir s’installer le projet Odysseo (ex-projet Neede, NDLR) », avance Lionel Rivière. Enfin, plus au nord, le projet du Quai de la Lave est toujours en discussion. Après un premier AMI avorté en 2019, le port travaille a confié à l’agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise (Agam) la réalisation d’une étude en concertation avec la mairie de Marseille, la Métropole et les fédérations de CIQ. « On aura un projet concret à présenter en février », annonce le directeur de la valorisation du patrimoine.
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