Le Grand port Maritime de Marseille (GPMM) a adopté son projet stratégique au début du mois de mars et Hervé Martel, le président du directoire, commente les grandes orientations pour Gomet’. Hier, nous terminions la première partie de cet entretien en évoquant la possibilité de créer une ou plusieurs entreprise(s) pour porter les investissements immobiliers du Port.
En parlant d’immobilier, le port a prévu de construire un nouveau siège social sur le Joliette. Quel montage avez-vous prévu pour ce projet ?
H.M : En effet, nous ne pouvons pas laisser notre siège en l’état. En terme d’intégration urbaine, il n’est pas aligné sur les Terrasses du port et ne le sera pas avec le J1. C’est clairement une verrue au milieu. Pour un port de dimension mondiale comme celui de Marseille, il n’est clairement pas au niveau. Le bâtiment date des années 50 avec des problèmes d’amiante, de sécurité incendie… Il est clairement temps de changer de standing.
Il va falloir sortir entre 50 et 100 millions d’euros pour financer un montage en concession
Hervé Martel
Tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut le faire, sauf que ça coûte de l’argent. Et je ne veux pas que l’on dise que le port utilise l’argent de ses clients pour payer le bureau du directeur. On va donc faire un montage en concession. Pour le financer, il va falloir sortir entre 50 et 100 millions d’euros en fonction de la taille. Il faudra faire peser le coût par un opérateur à qui nous louerons les locaux. Le projet architectural n’est pas totalement défini, mais l’idée est de détruire l’immeuble actuel pour en construire un plus près de la mer. Il sera bien plus grand que l’actuel. On construira certainement plus que ce que nous avons strictement besoin pour nos salariés. Nous avons besoin de 7 000 à 9 000 mètres carrés et au total, on peut aller jusqu’à 25 000 mètres carrés.
On travaille avec le Mucem sur un projet muséal de conservation et d’exposition du patrimoine portuaire et maritime à Marseille
Hervé Martel
Maintenant, il faut trouver le modèle économique et urbanistique qui convient à tout le monde pour qu’il soit à la fois rentable pour l’investisseur et en plus, lui donner du sens. J’aimerais qu’il devienne la Cité de la mer de Marseille. Il pourrait accueillir notre futur Port center qui est inscrit au projet stratégique. Ce sera un lieu de sensibilisation pour les scolaires notamment sur l’utilité d’un port, ses fonctions et son importance dans la construction du monde de demain.
On travaille avec le Mucem sur un projet muséal de conservation et d’exposition du patrimoine portuaire et maritime à Marseille. Il existe aujourd’hui beaucoup de matériel et d’initiatives à valoriser : les maquettes de la Chambre de commerce, le musée de la réparation navale, le projet sur la biodiversité de Patricia Ricard, Le sous-marin Saga de Cousteau… C’est très étonnant qu’une ville maritime comme Marseille ne possède pas de lieu autour de toute cette culture. En plus, ce futur siège pourra accueillir les bureaux d’autres sociétés maritimes comme Corsica Linea, La Méridionale ou encore des syndicats comme l’union maritime fluviale… Rien n’est encore arrêté, mais j’aimerais qu’il aboutisse d’ici quatre à cinq ans.
On a suspendu le projet avec La Méridionale, les conditions de montage n’étaient pas satisfaisantes
Hervé Martel
Vous parlez de La Méridionale. Le compagnie devait s’installer sur un nouveau programme immobilier à Arenc. C’est toujours d’actualité ?
H.M : Non, on a suspendu ce projet avec la Méridionale : les conditions de montage n’étaient pas satisfaisantes. Il n’était pas suffisamment rentable avec un risque trop important pour le port. Le prix de construction pour un immeuble réalisé sur mesure pour les uns et les autres était trop important. On doit juste structurer un peu plus notre réflexion sur notre rôle dans l’immobilier de bureaux. Ce n’est pas un actif majeur, mais il reste inscrit au projet stratégique. Il était prévu que l’on pouvait faire quatre ou cinq immeubles au total sur cette zone d’Arenc. On ne va pas lancer ce dossier cette année. Ce site entrera dans le cadre de notre nouvelle stratégie d’optimisation de notre foncier.