Les explications techniques d’Enedis et du GPMM
Est-ce aussi simple d’alimenter en électricité un bateau que de recharger sa voiture ? Pas vraiment. Les quatre navires de la délégation de service publique (DSP) Corse nécessitent une puissance comprise entre 2 et 2,5 mégawatts pour être alimenté. « On reçoit de l’électricité certifiée verte de RTE (ndlr : réseau de transport d’électricité) à très haute tension, 20 000 volts, dans un poste source, indique Cédric Boissier, directeur régional d’Enedis, et c’est là où le port va la transformer avec une fréquence de 50 hertz pour qu’elle soit distribuée sur le réseau ». L’électricité transformée, dont le potentiel électrique s’élève désormais à 11 000 volts, voyage ensuite jusqu’au port grâce à des « gros câbles ». La distribution est réalisée à l’aide d’une potence. Enfin, les armateurs procèdent au branchement à quai.
Le GPMM dispose de trois postes sources (20 mégawatts au total), et devrait en compter un nouveau très prochainement ; la puissance de ce dernier sera supérieure à celle des trois autres réunis. Le GPMM vise d’ici trois ans les 70 mégawatts de puissance, une consommation équivalente à celle de 10 000 foyers. Un apport essentiel puisque les navires à destination du Maghreb et les bateaux de croisières sont très gourmands. Les premiers nécessitent 5 mégawatts, et les deuxièmes, une puissance comprise entre 12 et 16 mégawatts, avec en plus une conversion de la fréquence de 50 à 60Hz.
Pour accompagner ce changement de braquet, Hervé Martel assure que « le port va lui-même produire de l’électricité photovoltaïque à hauteur de neuf mégawatts en implantant des panneaux sur les toitures des entrepôts à l’horizon 2023-2024 ». Un complément qui permettrait au GPMM d’avoir de l’énergie à revendre, et de s’assurer un début d’autosuffisance.