Les gouvernements se succèdent ainsi que les ministres des Transports, mais la situation sociale dans les ports continuent d’être marquée par des tensions et des mouvements de grève à l’instar de celui déclenché la semaine dernière par les dockers qui veulent être sûrs que la concertation sur les retraites lancée par François Bayrou ne remettra pas en cause leurs avantages : partir en retraite quatre ans avant l’âge légal, soit 60 ans à cause de la pénibilité de leur travail.
La situation sur le port de Marseille-Fos devient intenable
« La situation sur le port de Marseille-Fos devient intenable pour les transitaires et leurs clients. Les mouvements sociaux à répétition depuis maintenant deux ans paralysent l’activité, empêchant la sortie des conteneurs et entraînant des coûts excessifs pour les clients importateurs et exportateurs. Conteneurs bloqués, surcoûts insoutenables : la double peine pour les importateurs et les transitaires » dénoncent, jeudi 13 février, dans un communiqué le Syndicat des Transitaires Méditerranée Rhône Alpes (STMRA).
Il pointe pêle-mêle des frais supplémentaires découlant de condition d’accès difficiles au port (rendez-vous, congestions portuaires, etc.), une explosion des “surestaries”, frais de stationnement et pénalités qui mettent en péril la rentabilité des entreprises, des flux de marchandises qui sont déroutés au profit d’autres ports européens à l’instar de Gênes et Barcelone et des transporteurs au bord de la crise de nerf.
L’attractivité du port de Marseille-Fos une fois de plus menacée
« Nous subissons une pression croissante avec ces blocages. Chaque jour qui passe alourdit la facture, impacte nos clients, met en danger toute la chaîne logistique et affaiblit l’attractivité de notre port ! » s’alarme Denis Liotta, le directeur général de Mediaco Transit. Le Syndicat des Transitaires Méditerranée Rhône Alpes (STMRA), qui revendique plus de 90% des commissionnaires de transport du sud-est de la France et de la région Auvergne Rhône Alpes, exige des mesures immédiates, à savoir « un plan d’urgence pour fluidifier les opérations portuaires; une régulation stricte des frais imposés aux chargeurs et transitaires ; un dialogue immédiat entre les acteurs portuaires et les pouvoirs publics. »
Récapitulatif des jours de grèves depuis 2023 à Marseille-Fos (selon le STMA)
2023 : 48 jours impactés
2024 : 45 jours impactés
2025 : 23 jours impactés
(uniquement grèves des dockers, il y aussi quelques jours de remorqueurs et de capitainerie).
L’économie du territoire en danger
L’impact dépasse largement le seul secteur du transport et de la logistique de notre territoire alertent les organisations signataires du communiqué (voir ci-dessous). Selon elles, c’est toute l’économie du territoire qui est en danger : « les entreprises importatrices et exportatrices françaises sont directement touchées, et les consommateurs en subiront également bientôt les conséquences. Nous appelons de nos vœux à la responsabilité de toutes les parties prenantes et demandons une médiation rapide pour garantir la continuité des activités.»
A l’heure où Marseille se projette en porte principale entre l’Europe et l’Inde du corridor Imec (voir notre article sur la rencontre à Marseille entre Emmanuel Macron et le Premier ministre indien hier) la situation actuelle fait tâche dans la belle vitrine du “fleet center” de CMA CGM.
Lien utile :
L’actualité des transports et de la logistique à retrouver sur Gomet’