Le confinement n’en est pas encore à sa troisième semaine que déjà l’urgence économique et sociale s’invite déjà dans l’actualité. Lundi 30 mars, Renaud Muselier, président LR de la Région Sud, a annoncé un « Plan d’urgence, de solidarité et de relance » afin de prévenir au niveau régional les conséquences économiques liées à l’épidémie de coronavirus. Mélange de crédits déjà validés et de dispositifs nouveaux, ce plan aura pour objectif d’amortir les effets très négatifs engendrés par la crise sanitaire en cours sur l’économie régionale.
Renaud Muselier : « la Région fait bloc »
A contexte sanitaire exceptionnel, modalités exceptionnelles : c’est via une conférence téléphonique que Renaud Muselier s’est adressé à la presse, pour faire le point sur la crise induite par l’épidémie actuelle de coronavirus. « Le covid-19 bouleverse nos sociétés » a-t-il dit en préambule, « un choc sans précédent, historique ». Après avoir adressé ses « pensées émues » aux victimes de l’épidémie, il dresse un sombre tableau de l’économie régionale. « 10 % des salariés de la Région en chômage partiel », une industrie en souffrance et un « fardeau trop lourd sur l’hôpital ».
« La Région fait bloc » martèle-t-il : « Nous ne sommes pas les sauveurs, mais nous agirons ». Souhaitant assumer pleinement son rôle de locomotive politique, il désigne « deux fronts ouverts simultanés : l’un sanitaire, l’autre économique ». Deux fronts qu’il entend mener en prenant la tête d’un « bloc Sud, uni, soudé, aux côtés de l’Etat », dans lequel il invite toutes les collectivités territoriales de la région à le rejoindre. Un bloc qu’il confesse avoir « copié sur la Région Grand Est, exemplaire en la matière » selon lui. Il annonce donc un « plan sans équivalent » à hauteur d’1,4 milliard d’euros, afin de remédier à la « catastrophe économique et sociale » en cours, et soutenir les soignants « en première ligne », et les entreprises, qui forment « la seconde ligne ».
227,5 millions débloqués immédiatement
Souhaitant agir vite, Renaud Muselier annonce un « Plan d’urgence, de solidarité et de relance de la Région Sud » d’1,4 milliard d’euros, « l’équivalent de la moitié du budget annuel de la Région » précise l’élu LR. Un plan qui se décompose en deux phases : 227,5 millions d’euros pour « répondre immédiatement à la crise », et 1,2 milliard d’euros « pour l’après-covid en Région Sud ». L’urgence, ce sont avant tout les soignants et les entreprises pour Renaud Muselier. La mobilisation de 14 000 étudiants en santé, la commande de 4 millions de masques pour les personnels soignants, ou encore la sécurisation d’un fonds de 5 millions d’euros pour les entreprises agricoles font notamment partie de la batterie de mesures annoncées (voir détail ci-après). 47 millions d’euros en aides directes aux entreprises seront aussi débloqués.
« Ne laisser personne au bord du chemin » : c’est l’autre grande ligne de ce plan d’urgence, abondée à hauteur de 103,5 millions d’euros, et qui couvrira par exemple la mise à disposition des Creps régionaux pour l’accueil de personnes SDF mais également des aides à destination de secteurs relevant de la compétence régionale telle que le sport (5 millions d’euros), la culture (35 millions) ou encore les transports (21 millions). Toutefois, la président de la Région Sud le précise : « tout est nouveau, sauf la sanctuarisation des subventions ». Autrement dit, les montants annoncés sont autant des sanctuarisations de crédits déjà votés par la Région que des subventions exceptionnelles décidées pour faire face à l’urgence qui affecte les secteurs économiques visés.
1,2 milliard d’euros pour préparer « l’après-Covid »
Face à l’urgence économique et la récession annoncée, Renaud Muselier souhaite agir vite, via une injection de 1,2 milliard d’euros dans l’économie régionale. L’essentiel ira à une « modernisation du service public régional de transports » (762 millions d’euros), via notamment « l’achat de trains et l’acquisition de cars ». Programmés également, 100 millions d’euros pour les autoroutes, 155 millions d’euros pour un plan d’investissement « Mieux vivre en Provence-Alpes-Côte d’Azur » sur la transition énergétique ou encore un engagement de 100 millions d’euros pour la recherche et les conditions de travail des soignants au titre du contrat de Plan Etat-Région.
Si ces dépenses correspondent à des investissements traditionnellement réalisées dans le champ de compétences des régions, Renaud Muselier annonce également la création de dispositifs exceptionnels liés à la sortie de crise post-covid-19. On peut ainsi relever la création d’un « fonds de participation stratégique post-Covid », qui devrait être abondé pour un montant de 17 millions d’euros, de même que d’un dispositif de relance de l’industrie touristique, qui sera abondé à hauteur de 2,6 millions d’euros. Le Président de la région LR a tenu à préciser que : « ce plan de relance vient se greffer aux 500 millions d’euros du Plan climat Une COP d’avance, qui reste notre fil directeur ».
Ces mesures d’urgence doivent encore être validées dans le cadre d’une assemblée plénière du Conseil régional, qui devrait se tenir dans le courant du mois d’avril – potentiellement de façon dématérialisée, selon le cabinet de Renaud Muselier joint par Gomet’. D’ici là, la crise sanitaire risque de s’être aggravée encore
Document source : présentation du plan d’urgence, de solidarité et de relance de la Région Sud
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