A l’approche des élections européennes (le 9 juin en France), l’association « Réinventer la gauche » organisait une rencontre jeudi 14 mars à la maison arménienne de la jeunesse et de la culture. Les participants, partis politiques de gauche et associations avaient trois minutes (montre en main) pour présenter leurs objectifs de campagne et leurs diverses aspirations. Syndicalistes, militants et citoyens avaient également l’occasion de participer à ce débat voulu social et unificateur.
Anthony Gonçalves, cancérologue et représentant de la liste du Parti communiste Français aux élections européennes conduite par Léon Deffontaines, souhaite « l’Europe du pouvoir d’achat et de l’égalité salariale entre hommes et femmes, une Europe des services publics, de l’accueil pour les migrants et réfugiés qui sont à nos frontières, une écologie populaire et rationnelle, fondée sur les données de la science. » Il dit ne pas se résoudre « à ce qu’un siècle après la boucherie de 14, on veuille nous entrainer dans une guerre dont la majorité de notre peuple ne veut pas ! »
Pascaline Lécorché, secrétaire générale de Place Publique, accompagnée d’Audrey Gatian, l’adjointe au maire de Marseille et secrétaire nationale adjointe au Changement féministe du Parti Socialiste, s’est également exprimée devant les quelques dizaines de militants : « Nous allons mener ensemble cette campagne européenne, jamais un scrutin n’aura été aussi crucial sur notre continent pour protéger nos démocraties. Nous devons empêcher que l’extrême-droite, solidaire des pires régimes, ne dicte son agenda. »
« Une Europe pour le vivant »
«On va se battre pour une Europe plus juste, plus verte et qui comprend la crise agricole » lance Amine Kessaci, dixième sur la liste d’Europe Ecologie les verts pour les élections européennes de 2024. « Ce n’est pas normal que 20% des agriculteurs perçoivent 80% des subventions européennes et que ces subventions soient distribuées en rapport avec le nombre d’hectares et non pas avec la charge de travail » surenchérit le jeune homme de 20 ans originaire de Frais Vallon, dans le 13e arrondissement de Marseille.
« Plus que jamais, je pense que Marine Le Pen peut être présidente de la République, on peut aussi s’attendre à une Europe des régimes totalitaires, ça peut nous arriver. Nous allons continuer à marquer nos différences ! » s’insurge Frédéric Rosmini, ancien député européen et ex-conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Réinventer la gauche est une association citoyenne politique fondée il y a 7 ans, à la suite des élections présidentielles de 2017 qui a vu la gauche absente au second tour, opposant Emmanuel Macron (La République en marche) à Marine Le Pen (Front National). Comprenant de nombreux élus de gauche, PS et ex-PS.
« La gauche et l’écologie, qui s’étaient rassemblées au sein de la Nupes, ne se présentent pas unies, il y aura une liste PS, PP, une liste EELV, une liste insoumise, une liste communiste élargie à Gauche Républicaine et Socialiste et peut-être une liste Lutte Ouvrière. On peut le regretter car l’union fait la force mais les questions européennes n’ont pas fait l’objet d’un travail commun débouchant sur un programme partagé » observe Place Publique dans un communiqué.