Renaud Muselier est un homme libre. Depuis qu’il a quitté le parti Les Républicains fin novembre, le président de la Région Sud le répète à l’envi : « J’appartiens à une seule famille politique et c’est Notre Région d’abord » faisant référence au groupe majoritaire à la Région, composé d’un patchwork d’élus LR, de droite, centre droit et LREM, et soutenu par la gauche et les écologistes.
Affranchi de tout parti, l’élu aime désormais à revendiquer son célibat politique. Seulement, dans ce domaine, un homme seul se fait rapidement convoiter, a fortiori lorsqu’il possède le CV d’ex-ministre et ancien député européen, gaulliste version sociale, proche des anciens présidents (feu Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy) et qu’il dispose de la double-casquette de président délégué des régions de France et président de la Région Sud : « quand vous êtes dans un mercato politique, vous êtes forcément approché par toutes les équipes. Je ne suis pas dupe, ma liberté de ton intéresse. Certains m’ont rejeté, d’autres veulent me récupérer … », admet-il en réponse à une question de Gomet’ posée jeudi 15 décembre à la veille de l’assemblée plénière de la Région.
Parmi les partis l’ayant potentiellement approché, il cite notamment Horizons, le parti nouvellement créé par l’ancien Premier ministre, lui aussi ex-républicain, Edouard Philippe. Ce n’est pas tout : Renaud Muselier voit également un intérêt politique à l’aide colossale d’1,5 milliard d’euros annoncée jeudi 16 décembre par le ministre de la Santé Olivier Véran à l’occasion de sa venue dans le Vaucluse. « J’ai été un des plus grands adversaires politiques d’Olivier Véran. Le fait que je l’invite à venir dans ma région est une opportunité pour lui », estime Renaud Muselier. D’autres partis l’ont-ils approché ? Renaud Muselier n’en dira pas plus…
Pas de position officielle pour les présidentielles, mais « une surprise » à venir
Mais le cœur de Renaud Muselier ne flanchera pas tout de suite et pour cause : il peine toujours à digérer le douloureux rejet de sa famille politique. « Traumatisant et décevant », ce sont les termes employés par Renaud Muselier pour qualifier cette rupture : « Je ne comprends pas l’aveuglement de ma famille politique face à la dérive extrême-droite d’Eric Ciotti. Certes, il y a toujours eu plusieurs courants de pensée au sein de LR. Mais pour moi, il y a toujours eu une ligne infranchissable, et je ne la franchirai pas », confie le président de Région, interrogé par Gomet’.
Relancé sur sa position officielle en cette campagne des présidentielles, Renaud Muselier ménage le suspense : « avril, c’est encore loin. Je vous réserverai sûrement une surprise d’ici là », esquive-t-il, un sourire en coin. Se laissera-t-il séduire par Emmanuel Macron qui, bien qu’il ne se soit pas encore déclaré, sera sans doute candidat à sa propre succession ? Le président délégué des Régions de France ne tarit en tout cas pas d’éloges sur le chef de l’Etat actuel et reconnaît que « la position de Macron, notamment sur le défi énergétique, est très proche de celle de LR ». Pourtant, le président de région nie en bloc tout engagement dans la Macronie : « je n’ai pas gagné ma liberté après tant d’années pour retourner dans un parti ». Rendez-vous en 2022.
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