Le président de la Région Sud retrouve sa verve et son sourire. Guérit du Covid-19, c’est un Renaud Muselier en pleine forme qui se dresse vendredi 22 octobre sur la scène de l’auditorium du Pharo à Marseille. À l’occasion de la troisième convention annuelle des maires de Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’élu est en opération séduction à l’aube de son deuxième mandat « au service des territoires ». Responsabilités, fonds européens, emploi… Renaud Muselier promet monts et merveilles aux 946 communes de la région, dont environ 400 sont représentées par leur maire à cette grande réunion. Les édiles du Sud, avec une majorité d’élus de droite, applaudissent sans modération le discours du président LR de la Région.
Le président du Sénat, Gérard Larcher (LR), en phase avec Renaud Muselier pour une décentralisation forte des compétences, prendra lui aussi la parole pendant cette convention comme invité d’honneur. À noter tout de même, l’absence des maires des trois plus grosses communes de la région ; Benoît Payan (PS), pour Marseille, Christian Estrosi (ex-LR), pour Nice, et Hubert Falco (ex-LR), pour Toulon.
1,5 milliard d’euros sur six ans
Le chiffre semble colossal. Renaud Muselier promet de débourser pour son deuxième mandat 1,5 milliard d’euros pour les communes de Provence Alpes Côte d’Azur. Le double de ce qui a été engagé depuis cinq ans (790 millions d’euros). « On va accélérer, avec une nouvelle méthode, et de nouveaux moyens », appuie l’ancien député européen. Renaud Muselier s’engage également à doubler le Plan Montagne (développement et modernisation des territoires alpins), de 100 à 200 millions d’euros. Concernant les sigles de type Frat, Cret, Sradett, SRDEII, Feder… l’élu veut « tout renommer, tout simplifier, car personne n’y comprend plus rien ». Renaud Muselier se fend même d’un petit sketch dans lequel il tourne en ridicule ces acronymes.
Le président de la Région Sud, monte le ton et enchaîne, agrippé à son pupitre. Il passe à l’offensive auprès des petites communes. Le Marseillais souhaite une implication plus conséquente de l’institution régionale, avec un taux d’intervention dans les projets communaux qui passe de 30% à 50%. Un pourcentage qui grimpe même à 70% pour les villes de moins de 1500 habitants. « Ces petites communes avaient droit à un deuxième dossier chaque année, rappelle l’élu, plafonné à 12 500 euros, maintenant, nous relevons ce plafond à 15 000 euros ». De quoi mettre l’eau à la bouche des centaines d’élus locaux concernés par cette offre.
Les 10 chantiers prioritaires de la nouvelle mandature Muselier
Renaud Muselier décline sa liste à la Prévert des axes prioritaires de la Région Sud pour ce nouveau mandat. Sans surprise, le médecin marseillais compte appuyer sur l’accès au soin. « On demande le co-pilotage de l’Agence régionale de santé », indique Renaud Muselier à notre micro. Une capacité d’action qu’il aimerait retrouver également dans le secteur de l’emploi. « On a déjà l’économie et la formation, rappelle l’élu, ce serait normal qu’on ait aussi l’emploi ». La loi 3DS, au cœur de tous les débats, répondra, ou non, aux réclamations du président de la Région Sud. Le texte sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 6 décembre prochain.
En ce qui concerne les autres chantiers prioritaires, Renaud Muselier souhaite mettre l’accent sur la sécurité, le pouvoir d’achat, le foncier, la connexion internet, les ports propres, la plantation de trois millions d’arbres, les mobilités/transports… et l’accès au fonds européens. « Je vise 10 milliards sur ce mandat », déclare Renaud Muselier. Un chiffre déjà annoncé lors de sa campagne aux régionales, et qui représente plus du double des subventions décrochées sur la précédente mandature (4,6 milliards d’euros). L’élu « vise » également 5 milliards dans le cadre du nouveau plan État-Région. Un effet d’annonce, puisque ce contrat, signé de la main de Jean Castex, est acté depuis février dernier.
Document source : le discours de Renaud Muselier
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