Il faut remonter à la création de Klanik pour bien comprendre le fil conducteur qui a conduit l’entreprise de services numériques (ESN) au succès (voir notre précédent article). « La raison d’être de Klanik c’est de réinventer la place de l’ingénieur et du collaborateur dans une entreprise moderne. Parce que l’on a une problématique profonde c’est que nos collaborateurs ne sont pas dans nos bureaux. Ils sont chez les clients. » Johan Guedj, le CEO fondateur de Klanik, ancien d’Alten et d’Altran sait bien de quoi il parle puisqu’il a lui-même au cours de sa carrière éprouvé ce sentiment d’éloignement. « C’est le cas dans toutes les sociétés de consulting » observe-t-il. « On a voulu faire passer ces collaborateurs du rôle de spectateurs de l’entreprise au rôle d’acteurs. »
« Dans un univers ultra concurrentiel comme le nôtre beaucoup de sociétés communiquent pour attirer les talents. Mais il y a un monde entre la communication et la réalité » observe le dirigeant qui estime avoir trouvé la solution. Comment ? « Dès la création de Klanik je me suis astreint à créer des preuves de cet engagement. On a créer des programmes pour attester de notre volonté, des preuves d’amour comme dans un couple. »
Act in Klanik : miser sur les passions et les centres d’intérêt des salariés
Le premier programme à destination des équipes de consultants est baptisé « Act in Klanik », « un programme qui consiste à proposer à l’ensemble des collaborateurs de la société un ou plusieurs rôles indépendamment de la mission qui leur est confiée. » Le dispositif s’appuie sur les centres d’intérêt ou des passions des salariés avec l’objectif que ces derniers prennent du plaisir et ainsi apportent une valeur supplémentaire à la société. « Nous avons créé une cinquantaine de rôles explique Johan Guedj. Il y a des rôles techniques, fonctionnels, événementiels. Tous les rôles sont quantifiés, objectivés et valorisés financièrement » précise-t-il. Exemple : l’organisation par un salarié de match de football en interne. « Cela renforce l’identité Klanik. » Puis il y a eu un tournoi externe avec des clients, voire des futurs clients. La création de valeur pour l’entreprise est incontestable et le collaborateur a pris du plaisir… Certes, reconnaît Johan Guedj, il faut mobiliser des ressources humaines en nombre : une personne ressource pour une quinzaine de consultants. Mais le jeu en vaut la chandelle.
Du collaborateur acteur au collaborateur heureux
La notion de collaborateurs – acteurs fonctionne rapidement très bien. Klanik fidélise ses consultants. D’où une autre étape : passer aux collaborateurs heureux. Pour y répondre Johan Guedj avance une nouvelle réponse à ses consultants ingénieurs : « permettre de vivre son rêve technologique. » D’où la création de Korner (lire par ailleurs), un incubateur qui va permettre aux ingénieurs de vivre cette expérience technologique à laquelle ils aspirent. « Ils n’ont pas eu l’argent pour créer leur société, ils n’ont pas eu le temps… nous leur proposons de le faire avec Korner. » Tous ces efforts RH portent leur fruit avec une reconnaissance de nombreux labels. Klanik vient de décrocher pour la 5e année le label Happy At Work.
Pour continuer d’embarquer les collaborateurs actuels comme pour séduire les futurs talents, Klanik a de nombreux projets. Les locaux principaux, avenue du Prado, viennent d’être rénovés. Une extension est prévue au n°276 de l’avenue avec de nouveaux espaces dans un immeuble en face de l’actuel siège. La société veut devenir une entreprise à mission avec un projet appelé « Human 1.0 » basé sur l’authenticité des collaborateurs « générant leur bonheur qui pourrait générer leur engagement et ainsi la richesse de l’entreprise. » Un projet ambitieux que Johan Guedj construit depuis cinq ans et met en forme avec le soutien de l’agence Marsatwork. Objectif : obtenir le label entreprise à mission dans l’année 2022.
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